Plus de 400 militants propalestiniens à bord de 41 navires d'une flottille d'aide pour la bande de Gaza ont été arrêtés par les forces navales israéliennes, a déclaré jeudi un responsable israélien.
«Lors d'une opération qui a duré environ 12 heures, le personnel de la marine israélienne a déjoué une tentative d'incursion à grande échelle menée par des centaines de personnes à bord de 41 navires ayant déclaré leur intention de violer le blocus maritime légal sur la bande de Gaza», a expliqué le responsable.
«À la fin de l'opération, plus de 400 participants ont été transférés en toute sécurité au port d'Ashdod pour être pris en charge par la police israélienne», a-t-il ajouté.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué les forces navales israéliennes pour leur interception.
«Je félicite les soldats et les commandants de la marine qui ont accompli leur mission pendant Yom Kippour de la manière la plus professionnelle et efficace», a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué. «Leur action importante a empêché des dizaines de navires d'entrer dans la zone de guerre et a repoussé une campagne de délégitimation contre Israël».
Les organisateurs de la flottille Global Sumud ont déclaré qu'un bateau avait réussi à poursuivre sa route, mais qu'il s'était arrêté près des côtes de Gaza jeudi matin avant que le contact avec le navire ne soit perdu.
Cette flottille était la plus importante à ce jour à tenter de briser le blocus israélien de Gaza. Les militants pensaient qu'avec un nombre plus important de bateaux, ils avaient plus de chances que certains d'entre eux puissent atteindre Gaza sans être interceptés par les autorités israéliennes.
Les organisateurs sont restés en contact avec deux navires, même si l'un d'eux s'attendait à être arraisonné d'un moment à l'autre par les troupes israéliennes. Ils ont également perdu le contact avec un autre bateau dont les dernières coordonnées indiquaient qu'il se trouvait à quelques kilomètres seulement des côtes de Gaza, dans les eaux territoriales.
La flottille, qui comptait plus de 40 bateaux et 500 militants, transportait une quantité symbolique d'aide humanitaire à destination de Gaza.
Elle diffusait son voyage en direct sur le web grâce à des caméras embarquées à bord de différents bateaux, mais les connexions ont été perdues lorsque les autorités israéliennes ont commencé à les intercepter dans les eaux internationales, mercredi soir.
Des législateurs arrêtés
Les soldats israéliens ont arrêté et expulsé des dizaines de militants de la flottille, dont Greta Thunberg, l'ancienne mairesse de Barcelone Ada Colau et la députée européenne Rima Hassan.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié des photos et des vidéos des militants, précisant dans un communiqué qu'ils étaient «sains et saufs» et qu'ils seraient transférés en Israël pour y être expulsés vers l'Europe.
Plus tôt, des retransmissions en direct réalisées pendant la nuit par les militants ont montré des bateaux israéliens s'approchant de leurs navires, les aspergeant avec des canons à eau et les éclairant avec des lumières vives avant que les soldats ne montent à bord.
Anticipant les interceptions, les militants, vêtus de gilets de sauvetage, se sont assis en cercle et ont levé les mains en l'air. Certains ont réussi à diffuser le moment en direct avec leurs cellulaires avant de jeter leurs appareils à la mer.
L'opération, qui s'est poursuivie toute la nuit jusqu'au lever du soleil, semble s'être déroulée dans le calme.
Condamnation internationale
La Turquie, la Colombie, le Pakistan, la Malaisie et d'autres pays ont condamné l'interception de la flottille par Israël.
L'Italie et la France, qui avaient averti leurs militants de ne pas poursuivre leur voyage et d'éviter toute confrontation avec Israël, ont affirmé qu'elles travaillaient avec les autorités diplomatiques israéliennes pour s'assurer que leurs citoyens soient rapatriés rapidement et pacifiquement.
Des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes européennes, notamment Rome, Naples, Barcelone et Athènes, pour soutenir la flottille et dénoncer les actions israéliennes et l'offensive en cours dans la bande de Gaza.
Le plus grand syndicat italien a appelé à une grève générale d'une journée vendredi, qui devrait affecter tous les principaux secteurs, y compris les transports et les écoles.
La première ministre italienne, Giorgia Meloni, a critiqué les syndicats italiens pour leur décision de lancer une grève générale vendredi, les accusant de chercher à provoquer des perturbations à grande échelle dans tout le pays.