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La Ville de Montréal a accordé un permis à un promoteur souhaitant démolir et construire une nouvelle tour résidentielle, mais l'immeuble existant abrite toujours une personne qui refuse de partir: Carla White.
L'immeuble, en grande partie abandonné, se trouve à l'angle des rues Sainte-Catherine Est et Saint-Hubert, juste en face de la place Émilie-Gamelin.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Carla White habite son petit studio depuis plus de 10 ans.
«Quand j'ai trouvé cet endroit, c'était un cadeau du ciel. Je le jure, c'était une bénédiction. Je me souviens que je me suis dit que je pouvais m'en sortir», raconte Carla White.
Elle est la seule locataire qui reste dans l'immeuble; tous ses voisins sont partis. Ils ont conclu un accord avec le promoteur Mondev, qui prévoit de démolir l'immeuble.
Mondev souhaite construire une nouvelle tour de plus de 170 logements.
«Nous avons un excellent projet de remplacement», a déclaré Michael Owen, associé principal de Mondev. «La première phase comprendra 176 appartements. Le quartier a grand besoin d'être réaménagé».
Mme White a tenu bon. Elle a négocié avec Mondev mais a rejeté leurs offres.
«D'abord, c'était 7500$, puis 12 000$ et enfin 20 000$», a-t-elle avancé.
Le promoteur lui a également proposé un appartement au loyer actuel de 400$ par mois. Elle l'a refusé puisqu'elle avait des doutes.
Mondev a affirmé que les demandes de Mme White étaient totalement déraisonnables.
«À un moment donné, il s'agissait d'énormes sommes d'argent, des centaines et des centaines de milliers de dollars», a déclaré M. Owen. «À d'autres moments, il s'agissait d'un appartement, un appartement en attique avec une vue spécifique sur l'ouest et une grande terrasse.»
Mme White et son avocat, Manuel Johnson, contestent ces affirmations. Me Johnson estime que 20 000$ ne vont pas très loin de nos jours et qu'ils «pourraient lui donner une stabilité pendant quelques mois, voire un an», mais qu'elle reviendrait ensuite à la case départ.
«Elle risque de se retrouver sans abri dans la rue.»
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Malgré le refus de la locataire, la Ville de Montréal a tout de même accordé un permis de démolition au promoteur.
«Mondev a démontré que plusieurs options de relogement ont été offertes à la locataire et, par conséquent, le permis a été délivré», a souligné un porte-parole de la mairesse Plante.
«La Ville comprend clairement que nous avons tenté de bonne foi de résoudre le problème auquel Mme White est confrontée», a déclaré M. Owen.
Mme White a reçu un avis d'expulsion et doit quitter son appartement avant le 30 juin.
«Elle se retrouvera à la rue le 1er juillet avec 1200$ en poche. Cette somme lui permettra peut-être de stocker certaines de ses affaires pendant qu'elle séjourne dans un refuge pour sans-abri», a déploré Me Johnson.
Me Johnson affirme qu'ils vont essayer d'annuler le permis.
De son côté, Mondev affirme vouloir commencer la démolition en septembre.