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Demandeurs d'asile: Jean-François Roberge réitère sa menace de couper l'aide sociale

Selon Jean-François Roberge, le Québec est trop «attractif» pour sa capacité d’accueil.

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abf057513bd99ab729611bf6ababc164cda223f54bcb19d51339c6f75f4e295e.jpg Le ministre québécois de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Jean-François Roberge, répond à l'opposition à l'Assemblée nationale du Québec, le jeudi 9 octobre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot (Jacques Boissinot / La Presse Canadienne)

En raison de «l’arrivée soutenue d’un nombre important de demandeurs d’asile» sur le territoire québécois, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, réitère sa menace de leur couper l’aide sociale si Ottawa ne lui rembourse pas les dépenses qui leur sont associées. Il refuse toutefois de dire à quel moment il mettra sa menace à exécution.  

«Quand les gens ont leur permis de travail et que les mois passent, qu'ils restent sur l'aide sociale, qu’ils n'ont pas d'emploi, qu’ils ont de la misère à s'enraciner ici, et bien à terme, le gouvernement québécois réduira de manière importante l'aide sociale pour que ces personnes-là soient incitées à aller dans une autre province», a expliqué le ministre en mêlée de presse jeudi matin. 

Le ministre dit vouloir prendre en compte le fait que des demandeurs d’asile ont des enfants. 

Selon Jean-François Roberge, le Québec est trop «attractif» pour sa capacité d’accueil.  

Pour 2024, le gouvernement estime que les coûts engendrés par les demandeurs d’asile s’élèvent à 733 millions $, dont 500 millions $ juste pour l’aide sociale. 

Jean-François Roberge n’a pas voulu s’avancer sur les détails et le moment où il commencera à couper les vivres aux demandeurs d’asile. 

Le ministre de l’Immigration a d’ailleurs envoyé une lettre à son homologue fédéral afin de faire entendre ses doléances. 

Dans cette missive, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, il presse Ottawa de poursuivre «ses efforts afin de renforcer sa capacité à distinguer efficacement les véritables demandeurs et à mettre en place des mesures visant à resserrer la politique de délivrance des visas, afin de prévenir les arrivées au Canada sous de faux prétextes». 

Le ministre demande aussi au fédéral de «mettre en place des mesures concrètes visant à favoriser une répartition équitable de ces nouveaux arrivants au sein du Canada». 

«Je trouve ça malheureux» 

Les oppositions à Québec ont dénoncé l’avenue préconisée par le gouvernement. 

«De dire 'on va couper l'aide'. Le pauvre monde, on va les mettre dans la rue pour faire pression sur le fédéral parce que Legault n'est pas capable de faire sa job? Non!» a tranché le député libéral Marc Tanguay. 

«De mettre le bien-être des demandeurs d'asile, et les gens les plus vulnérables de la société, en jeu – puis on a vu aussi que ça concernait principalement des suppléments aux enfants –, ça, je trouve ça irresponsable. Je trouve ça malheureux», a affirmé le député solidaire, Guillaume Cliche-Rivard. 

«Je ne pense pas que des gens qui sont déjà vulnérables devraient souffrir davantage. (...) La solution, selon nous, c'est d'accélérer le traitement pour les demandeurs d'asile», a soutenu, pour sa part, le député péquiste Pascal Bérubé.

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste