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Julien Bouchard, 65 ans, a plaidé coupable à deux chefs d'accusation d'abus sexuels sur deux fillettes.
Déjà condamné à six mois de prison pour avoir agressé sexuellement trois enfants, Julien Bouchard – connu pour avoir animé par le passé des fêtes d'enfants à titre de clown – a plaidé coupable jeudi au palais de justice de Longueuil à deux chefs d'accusation d'abus sexuels sur deux fillettes.
Avertissement: cet article comporte des détails sur des attouchements commis sur des enfants qui pourraient heurter certains lecteurs/lectrices.
Julien Bouchard, 65 ans, a reconnu avoir commis des gestes à caractères sexuels sur deux sœurs entre 1996 et 1998 à Saint-Bruno-de-Montarville. Les jeunes filles avaient à l'époque entre 6 et 10 ans. Bouchard connaissait les fillettes par l'entremise de leur mère avec qui il était en couple.
Voyez le compte-rendu de Marie-Pier Boucher dans la vidéo ci-haut.
Les gestes ont été commis à une dizaine de reprises, sur une période de 6 mois, selon l’exposé conjoint de faits présentés en Cour jeudi.
Les victimes ont raconté que Bouchard leur touchait les seins et la vulve alors qu’elles étaient au lit au domicile de leur mère. L’homme mettait ensuite son doigt dans sa bouche et exigeait par la suite que les filles lèchent son doigt à leur tour.
L’une des victimes a aussi raconté que Bouchard a profité du moment qu’il lui prodiguait un massage aux pieds pour remonter vers ses jambes et finir en lui frottant la vulve et lui touchant la poitrine.
«L’accusé reconnaît que les gestes décrits par les deux plaignantes étaient effectués volontairement par lui dans un but sexuel», peut-on lire dans le document judiciaire.
Bouchard aurait également demandé à l’une des victimes de l’aider à préparer son déguisement de clown dans la salle de bain. Il aurait alors demandé à la jeune fille de s’asseoir sur ses genoux avant d’effectuer des frottements sur son entrejambe.
Lorsque les sœurs ont finalement révélé les agressions à leur mère, celle-ci leur aurait rejeté le blâme avant de donner une autre chance au pédophile.
«Elles étaient attachées à cet homme, qui était la figure paternelle dans leur vie, leur père n’était pas présent pour elles. Elles l’appréciaient beaucoup, c’était un homme qui était bon avec les enfants et qui savait les faire rire. Donc, c’est sûr que ça leur a fait vivre un mélange de sentiments», rapporte Me Bruno Deslauriers, procureur aux poursuites criminelles et pénales.
Le dossier de Bouchard sera de retour en Cour le 1er mai prochain. D’ici là, la confection d’un rapport présentenciel assorti d’un volet sexologique a été demandée.
«Un expert distinct va se pencher sur la dynamique sexuelle de l’individu. Donc, on va être davantage éclairé sur toute la sphère sexuelle et de risque de récidive», ajoute le procureur aux poursuites criminelles et pénales.
Julien Bouchard connaîtra sa peine à une date ultérieure. La Couronne demande plus de deux ans d’emprisonnement. Il demeure en liberté, sous conditions, en attendant la suite des procédures.
L’homme n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice.
En juin 1999, Julien Bouchard a plaidé coupable à différents chefs d'accusation de contact sexuel. Il a reconnu avoir agressé trois enfants dans la région de Salaberry-de-Valleyfield. Les jeunes victimes - non reliées au dossier actuel - étaient les enfants d'amis ou de proches. Il avait alors été condamné, en 2000, à une peine de six mois de prison.
Selon les documents judiciaires, Julien Bouchard avait à l'époque mentionné aux autorités «qu’il y avait deux autres victimes». Le 18 janvier dernier, au moment de son arrestation, il aurait confirmé à l’enquêteur au dossier que ces victimes étaient bien les deux sœurs à l'origine de l'actuelle plainte.
À la suite de son arrestation, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) avait d'ailleurs lancé un appel au public pour retrouver de possibles victimes de Bouchard.
Si vous êtes ou avez été victime de violence sexuelle, appelez Info-aide violence sexuelle : 1 888 933-9007. Pour les situations d'urgence, appelez le service de police de votre région : 9-1-1.