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Justin Trudeau ajoute de nouvelles sanctions pour la Russie et de l'aide directe à l'Ukraine.
Le premier ministre Justin Trudeau a mentionné en point de presse, lundi après-midi, souhaiter «affaiblir la capacité de la Russie de financer cette guerre qu'ils ont choisie.» Ainsi, en plus des contraintes bancaires, le Canada interdira l'importation de pétrole brut russe.
Les exportations de pétrole en Russie représente le tiers des recettes du budget fédéral. Même si le Canada importait peu de ce produit depuis quelques années, Justin Trudeau estime que s'agit là d'un «message puissant».
Le Canada fournira à l'Ukraine des systèmes antichars et des munictions améliorées. Les Forces armées interviendront par le biais du transport aérien, pour envoyer «des fournitures» et de l'aide.
Justin Trudeau a condamné une fois de plus les attaques russes. «Le président Poutine est en train de créer une crise de réfugiés.» Le traitement des demandes de réfugiés ukrainiens sera accéléré, a confirmé le premier ministre.
Le ministre d'Immigration, Réfugiés et citoyenneté, Sean Fraser, a mentionné que 4000 demandes de réfugiés ukraniens ont été acceptées en date de lundi. Une ligne téléphonique est de plus offerte pour toutes les questions sur l'immigration ukrainienne : 613 321-4243.
«La guerre de M. Poutine est une guerre contre la liberté, contre la démocratie et contre les droits de tous les Ukrainiens», a martelé le ministre Fraser, en ajoutant que le Canada resterait ferme dans sa position contre la Russie.
Quant aux discussions avec les autres pays également opposés aux attaques russes à l'égard de l'Ukraine, Justin Trudeau a mentionné que tous entendent rester «fermes et unis», «et démontrer à Vladimir Poutine qu'il a fait une erreur horrible, qu'il a fait un mauvais calcul et qu'il va devoir reculer devant l'unité et la fermeté des pays dans le monde.»
«Nous avons maintenant en place les sanctions les plus sévères jamais imposées à une grande économie», a mentionné la ministre des Finances, Chrystia Freeland.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, indiquait plus tôt lundi qu’elle fournira plus de détails sur d’éventuelles sanctions additionnelles contre Moscou d’ici la fin de cette semaine. «Nous regardons toutes les options. (…) Nous allons agir», a-t-elle dit au cours d’un point de presse virtuel, lundi, après avoir pris part à une rencontre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
Elle a tenu ces propos après qu’un journaliste lui a demandé ce que le Canada considère faire afin de geler les actifs canadiens de membres de l’élite russe tirant profit de plusieurs entreprises.
«Il y a plusieurs choses que l’on fait et, à chaque jour, on raffine notre stratégie. À chaque jour, on en fait plus», a-t-elle aussi déclaré en ce qui a trait à l’ensemble des sanctions actuelles et futures.
Quant au fait que Vladimir Poutine a placé en état d'alerte les forces nucléaires de son pays, Mme Joly a vilipendé le président russe.
«L’idée même d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine est une idée qui est non seulement injustifiable, mais qui relève de la folie», a lancé la ministre.
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Un peu plus tôt lundi, l’ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès des Nations unies à New York, Bob Rae, a déversé ses propres critiques en témoignant devant le comité parlementaire des affaires étrangères.
«Je pense que c’est profondément irrationnel», a-t-il tranché.
Il a souligné que la Russie avait cautionné, en janvier, une déclaration des Nations unies statuant qu’il n’y a aucune justification pour l’utilisation d’armes nucléaires.
«On ne parle pas d’il y a des années. On parle d’il y a six ou sept semaines», a-t-il insisté.
M. Rae a aussi affirmé qu’il estime que la menace brandie par Vladimir Poutine est une «tactique» pour convaincre l’Occident de reculer, ce à quoi il ne faut absolument pas fléchir.
Par ailleurs, l’ambassadeur a mentionné qu’il n’a pas senti de «réserves» de la part de la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, en ce qui a trait à la possibilité que le Canada fournisse des armes létales à l’Ukraine.
«Je crois que c’est une question de voir quels sont les besoins de l’Ukraine et ce que font nos collègues (les) pays partenaires pour faire face au problème. Et on est en train de voir tout ce qu’on peut faire pour ajouter à l’impact de notre assistance envers l’Ukraine», a-t-il dit.
Il a aussi soutenu que les sanctions jusqu’ici mises de l’avant par le Canada, conjointement avec ses alliés, sont sans précédent dans l’histoire moderne. Il en va de même, à ses yeux, de l’appui financier et militaire annoncé.
À l’instar de la ministre Joly, il a souligné que des sanctions additionnelles devraient venir prochainement. Toutefois, la concertation avec les partenaires du Canada doit d’abord se poursuivre, a-t-il dit.
«On ne peut pas être spécifique exactement parce qu’il n’y a pas encore un consensus nécessaire pour aller plus loin. Mais je crois que ça viendra.»