Une pétition contre les restrictions budgétaires en éducation vient d'être lancée. Elle en était rendue, mercredi midi, à 29 100 signatures, dont 25 000 dans les deux premières journées.
La pétition, parrainée par le député péquiste Pascal Bérubé et disponible sur le site web de l'Assemblée nationale, demande au gouvernement du Québec de ne pas procéder à ces restrictions, «afin que les services directs aux élèves ne soient pas affectés».
La pétition fait mention du fait que les nouvelles cibles budgétaires «affecteront directement les services aux élèves, plus particulièrement les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage».
Elle fait aussi référence à certains titres d'emploi «essentiels pour la réussite éducative», comme les techniciens en éducation spécialisée et les préposés aux élèves handicapés, dont les postes pourraient être «réduits ou coupés».
Les directions du milieu scolaire devront ainsi trouver 570 millions $ pour répondre à la commande de Québec, vu la situation budgétaire.
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Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a déjà indiqué que le gouvernement allait ainsi ralentir le rythme de croissance du budget en éducation, qui augmentera de 5 % au lieu de 7 % lors des années précédentes.
Déjà, des directions d'établissements et des organisations syndicales qui représentent les enseignants, les employés de soutien et les professionnels de l'éducation ont protesté contre ces restrictions, qui devront entrer en vigueur à la rentrée.
Mais ce ne sont pas les syndicats de l'éducation qui sont à la source de cette pétition, parrainée par le député Bérubé, lui-même enseignant de formation.
«On m'a approché. C'est une maman qui est inquiète des effets de ces compressions en éducation, qui est particulièrement intéressée par cet enjeu-là, et qui a fait appel à moi parce que je suis le porte-parole en matière d'éducation pour le Parti québécois», a raconté le député en entrevue mercredi.
Différents scénarios ont été évoqués pour trouver dans quels services trouver ces sommes: des psychologues ou des orthophonistes en congé d'invalidité ou de maternité qui ne seront pas remplacés, un programme d'aide alimentaire réduit, moins de lutte au décrochage scolaire, etc.
«Il arrive avec une vision comptable. Le milieu de l'éducation lui dit: il y aura un impact et vous porterez l'odieux de ça. Donc, quels services vous choisissez de couper?», illustre M. Bérubé.
À ceux qui lui demandent d'indiquer où, précisément, il suggérerait de couper à la place, M. Bérubé répond qu'«on n'a pas l'état des finances publiques. Moi, je ne suis pas le ministre; je n'ai pas accès aux données qu'il a; je n'ai pas accès aux données du Conseil du trésor. Ce que je dis, essentiellement, c'est: si c'est une priorité (l'éducation), comment se fait-il qu'on va chercher, en partant, un demi-milliard? Et c'est peut-être plus là».
Les intéressés peuvent signer la pétition d'ici le 15 septembre. Elle sera déposée à l'Assemblée nationale lors de la reprise des travaux.

