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Les délégués bloquistes ont rejeté samedi deux propositions visant à déclarer qu'un manque de pouvoirs en immigration du Québec «représente un obstacle pour la cohésion sociale».
Les délégués bloquistes ont rejeté samedi deux propositions visant à déclarer qu'un manque de pouvoirs en immigration du Québec «représente un obstacle pour la cohésion sociale», plusieurs militants soutenant que cela pouvait sous-entendre, intentionnellement ou non, que l'arrivée d'immigrants soit un problème.
«Tout ce qui pourrait sembler vouloir dire ça, à mon avis, on devrait le rejeter», a dit l'un de ceux s'étant exprimés contre durant la séance de travail en commission des délégués, le député de Longueuil – St-Hubert Denis Trudel.
Il avait d'abord dit que «le lien» fait entre l'immigration et la cohésion sociale revenait presque à dire que l'immigration est problématique.
Des militants ont repris cet argumentaire, par après, en se prononçant à leur tour contre. Plusieurs ont insisté sur le fait que l'immigration est une richesse même si, ultimement, le parti souverainiste souhaite, tout comme le gouvernement québécois, que les pouvoirs détenus par Ottawa en immigration soient rapatriés dans le giron de Québec.
Les deux propositions battues mentionnaient que «lorsqu'une nation n'a pas tous les pouvoirs en matière d'immigration, cette situation représente un obstacle pour la cohésion sociale».
L'une des deux, plus longue dans sa formulation, visait aussi à rejeter la «vision manichéenne et idéologique concernant l'immigration» et affirmer que, «comme tout phénomène social, les politiques migratoires peuvent avoir des retombées positives et négatives».
Une militante bloquiste a pris la parole pour dire que de parler de possibles impacts négatifs de l'immigration «va en contradiction avec ce qui a été dit plus tôt».
Une autre a déploré qu'«on croirait entendre François Legault», le premier ministre du Québec et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Durant la campagne électorale de l'automne dernier, il a été vertement critiqué après avoir employé l'expression «cohésion nationale» en parlant d'immigration et de protection de la langue française.
Il avait fait valoir que la cohésion nationale risquait d'être menacée si l'afflux d'immigrants non francophones n'était pas contenu. Il avait défendu la demande de la CAQ d'avoir plus de pouvoirs en immigration afin que la province puisse contrôler entièrement ses politiques migratoires en fonction de sa capacité d'accueil et de la protection du français.
Une autre proposition en immigration écartée par les militants samedi visait à déclarer que l'immigration peut être une richesse seulement «à condition» que la sélection des immigrants soit faite avec un «processus d'enquête sérieux» et en fonction d'une rapidité d'intégration.
Le porte-parole bloquiste en matière d'immigration au sein du caucus parlementaire du parti, Alexis Brunelle-Duceppe, a rejeté l'idée que l'immigration serait moins une richesse parce que certains ne s'intègrent pas.
Il a ajouté qu'il «faut faire attention» aux mots, mentionnant que certains tentent d'accoler «des étiquettes» au Bloc québécois.
D'autres propositions en immigration ont cheminé samedi, passant l'étape de l'adoption en commission. Elles devront être entérinées par tous les délégués qui seront réunis dimanche en congrès pour être intégrées au document étayant la vision de la formation politique, nommé «proposition principale».
Du lot des résolutions concernant l'immigration adoptées en commission, on retrouve celle ayant pour but de s'objecter «à l'inadéquation des politiques fédérales vis-à-vis (celles du Québec) en matière migratoire qui met en péril le français et la culture du Québec, ainsi que les cultures et langues des peuples autochtones».