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Au 2e jour du congrès national du Bloc québécois qui se déroule à Drummondville, M. Blanchet a insisté sur le devoir de rassembler les indépendantistes de tous horizons.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a tendu la main, samedi, aux souverainistes de toute allégeance politique tout en déclarant le Parti québécois « principal véhicule à Québec » des militants bloquistes à son 2e jour de congrès marqué par un vote de confiance de 97,25 %.
Au 2e jour du congrès national du Bloc québécois qui se déroule à Drummondville, M. Blanchet a insisté sur le devoir de rassembler les indépendantistes de tous horizons.
« Le Bloc québécois est le guichet unique de tous les indépendantistes », a-t-il illustré en fin d'avant midi dans un discours prononcé devant un parterre de militants.
Après avoir obtenu, en fin de journée, son haut score de 97,25 % au vote de confiance des membres bloquistes, M. Blanchet est revenu au microphone, exprimant toute sa joie.
« Je suis honoré de vous servir. Ce sont les plus beaux moments de ma vie », s'est-il exclamé devant des militants l'applaudissant abondamment au fil de son allocution.
Il a affirmé que ce vote n'était pas à propos de lui, mais de tous les militants du Bloc québécois ainsi que de la « responsabilité » qu'ils se donnent de mener le Québec vers la souveraineté et, dans l'intermède, d'améliorer ses conditions.
« Vous avez fait la démonstration que nous avons reconstruit ensemble une machine digne des plus grandes années du mouvement souverainiste et du Bloc québécois », a lancé le chef bloquiste qui se soumettait à son premier vote de confiance depuis qu'il a pris la tête de son parti, en 2019.
La formation politique a traversé des moments difficiles, il y a quelques années, marqués par de vives dissensions internes sous le leadership de Martine Ouellet. En 2018, cette dernière a démissionné comme chef du Bloc québécois après avoir mordu la poussière en recueillant un maigre 32% d'appui des membres.
Durant son discours tenu en avant-midi, M. Blanchet avait soutenuque les bloquistes sont aussi péquistes, notant que « ce n'est pas une nouvelle » pour lui et ses autres collègues députés à la Chambre des communes qui ont été déjà été élus de l'Assemblée nationale sous cette autre bannière souverainiste.
« Comprenons bien que même si nous sommes des souverainistes de tous les horizons, notre véhicule à Québec, le seul parti qui fait de l'indépendance l'enjeu de son existence même, c'est le Parti québécois », avait-il poursuivi.
Il a paru nuancer son affirmation en ajoutant « peut-être pas seulement le Parti québécois, mais seulement le Parti québécois, fièrement le Parti québécois et toujours le Parti québécois ».
Le chef bloquiste s'en est aussi pris aux professions de foi fédéralistes de la Coalition avenir Québec (CAQ) du premier ministre québécois François Legault, l'invitant à tenir son prochain congrès à Ottawa. Il a laissé entendre que les caquistes pourraient devenir souverainistes après avoir séjourné à l'extérieur du Québec.
M. Blanchet a passé de longues minutes de son discours à critiquer Ottawa, lui reprochant ses subventions aux énergies pétrolières à même les deniers publics, y compris l'argent venant du Québec, son affiliation maintenue à la monarchie britannique ainsi que ses ratés en immigration.
En plus d'insister sur sa ferveur à vouloir accéder à l'indépendance du Québec « au plus sacrant », il a réitéré qu'il considère que seule la province devrait, dès aujourd'hui, gérer ses politiques linguistiques.
Il a ainsi cassé du sucre sur le gouvernement fédéral qui va de l'avant avec une modernisation de sa Loi sur les langues officielles, présentement étudiée par le Sénat. Il a relevé que Québec et Ottawa se sont entendus dans un « compromis », lequel a intégré des pans de la Charte de la langue française du Québec dans la nouvelle mouture à être adoptée de la loi fédérale.
« Ils ont peu de temps pour prouver que ça marche », a tranché M. Blanchet.
« Nous, au Bloc, (...) on maintient que le régime linguistique en vigueur au Québec ne doit appartenir qu'au Québec. Compromis ou non, on ne confie ni son âme, ni sa culture, ni sa langue au conquérant », a-t-il conclu.
Celui qui a été ministre péquiste de l'Environnement a inclus une minute de silence au milieu de son discourspour honorer la mémoire de l'historien souverainiste et ex-candidat au leadership du Parti québécois Frédéric Bastien, décédé cette semaine à l'âge de 53 ans.
Une résolution alignée avec la main tendue de M. Blanchet a été adoptée par des délégués bloquistes réunis en commission samedi. Elle doit encore obtenir le feu vert de l'ensemble des délégués qui seront réunis en plénière dimanche pour être formellement entérinée.
La propositionaffirme que les bloquistes ont le devoir de rassembler les indépendantistes de toute allégeance « tout en reconnaissant les liens historiques et privilégiés (qui les unissent au) Parti québécois ».
Une résolution allant beaucoup plus loin a été rejetée. Celle-ci visait à ce que les bloquistes reconnaissent le Parti québécois comme la seule formation politique de l'Assemblée nationale à porter la cause souverainiste.
Son but était aussi que le Bloc québécois s'engage à soutenir son cousin souverainiste « jusqu'à l'accession complète de l'indépendance du Québec ».