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On constate presque partout des améliorations remarquables des infections, des hospitalisations et de la mortalité, ce qui pourrait vouloir dire que la crise sanitaire tire à sa fin.
Deux ans après le début de la pandémie de COVID-19, on constate presque partout, depuis quelques semaines, des améliorations remarquables des infections, des hospitalisations et de la mortalité, ce qui pourrait vouloir dire que la crise sanitaire tire à sa fin.
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Mais comment se terminera-t-elle? Des épidémies précédentes recèlent possiblement des éléments de réponse.
La fin des épidémies n'a pas été aussi bien étudiée que leur début. Mais des thèmes récurrents pourraient offrir des leçons pour les mois à venir, a dit Erica Charters, une spécialiste de l'Université d'Oxford qui s'intéresse à la question.
«On sait que c'est un long processus qui s'étire» et qui est composé de plusieurs fins différentes qui ne se produisent pas nécessairement toutes au même moment, a-t-elle dit. Ça comprend une «fin médicale», quand la maladie perd du terrain; une «fin politique», quand les mesures gouvernementales s'estompent; et une «fin sociale», quand la population passe à autre chose.
La pandémie de COVID-19 a avancé et reculé différemment dans différentes régions du monde. Mais en Amérique du Nord, à tout le moins, il y a des raisons d'espérer que la fin approche.
La vaste majorité des habitants sont adéquatement vaccinés. Le nombre d'infections est en chute. Certaines juridictions, notamment des provinces canadiennes, abolissent l'obligation de porter le masque en public, et d'autres le feront bientôt.
Mais la pandémie nous a réservé plus d'une surprise, après avoir fait plus de six millions de morts à travers le monde. Sa sévérité a été surprenante, entre autres parce que certains ont tiré les mauvaises leçons de la pandémie de grippe de 2009-2020 qui, ultimement, n'a pas été aussi mortelle qu'on le craignait.
«On s'est inquiétés et il ne s'est rien produit (en 2009), et je pense que c'est à ça qu'on s'attendait» quand la COVID-19 est arrivée, a dit la chercheuse Kristin Heitman.
Cela étant dit, certains experts croient que les épidémies précédentes nous donnent des indices quant à la fin potentielle de la pandémie de COVID-19.
Avant la COVID-19, on considérait que l'influenza était l'agent pandémique le plus mortel. Une pandémie de grippe avait fait 50 millions de morts à travers le monde en 1918-1919. Deux autres pandémies, une en 1957-1958 et l'autre en 1968, avaient aussi fait des centaines de milliers de victimes.
Une nouvelle grippe en 2009 avait causé une autre pandémie, qui ultimement n'avait pas été très dangereuse pour les aînés _ la population habituellement la plus menacée par la grippe et ses complications.
Dans chaque cas, les pandémies ont reculé avec le passage du temps, quand la population générale a développé une immunité. Elles sont devenues la grippe saisonnière des années subséquentes. Cela pourrait très bien se produire avec le coronavirus, disent des experts.
«Ça devient normal, a dit Matthew Ferrari, de l'université Penn State. Il y a une variation normale, il y a une période de l'année pendant laquelle il y a plus de cas ou moins de cas. Quelque chose qui va ressembler beaucoup à la grippe saisonnière ou au rhume normal.»
Les premières infections au VIH ont été détectées aux États-Unis en 1981, en Californie et dans l'État de New York. Le terme 'sida' a ensuite été inventé. Pendant des années, la maladie n'était ni plus ni moins qu'une condamnation à mort, et en 1994 elle est devenue la principale cause de décès des Américains âgés entre 25 et 44 ans.
Mais des traitements devenus disponibles au milieu des années 1990 en ont fait une maladie chronique qu'on peut gérer. L'attention se tourne maintenant vers l'Afrique et d'autres régions du monde, où la maladie continue de faire rage.
Les pandémies ne prennent pas fin quand la maladie perd du terrain uniformément à travers la planète, a dit Mme Charters. «Une pandémie prend fin généralement en devenant plusieurs épidémies (régionales)», a-t-elle ajouté.
Le Brésil a été le théâtre en 2015 d'une éclosion d'infections au virus Zika, qui est transmis par la piqûre des moustiques et qui ne cause habituellement que des symptômes mineurs aux adultes et aux enfants.
Mais le virus est devenu terrifiant quand on a constaté qu'une infection pendant la grossesse pouvait interférer avec le développement du cerveau et de la tête des bébés.
Vers la fin de 2015, les moustiques avaient commencé à répandre la maladie dans d'autres pays d'Amérique latine. En 2016, l'OMS a déclaré qu'il s'agissait d'une urgence de santé publique de portée internationale. Des cas ont même été rapportés aux États-Unis et à Puerto Rico.
Mais le bilan a chuté rapidement en 2017 et la maladie est pratiquement disparue, du moins aux États-Unis. Des experts croient que l'épidémie est morte quand la population a acquis une immunité.
Il n'est pas impossible que le Zika sommeille pendant des années et que de nouvelles pandémies surviennent, si le virus se transforme ou s'il rencontre un grand nombre de jeunes sans immunité.
Avec la plupart des épidémies, «il n'y a jamais une fin définitive», a dit la docteure Denise Jamieson, de la faculté de médecine de l'université Emory.
L'OMS a déclaré le 11 mars 2020 que la COVID-19 était une pandémie, et l'agence onusienne décidera du moment où le nombre de cas _ ou d'hospitalisations, ou de décès _ aura suffisamment diminué pour pouvoir dire que l'urgence de santé publique de portée internationale est terminée.
Questionnés à ce sujet cette semaine, des responsables de l'OMS ont dit qu'il reste encore beaucoup de travail à faire avant de considérer que la planète peut tourner la page.
Si le nombre d'infections est en déclin en Amérique du Nord, il est en hausse à Hong Kong, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni.
Seulement en Amérique latine et dans les Antilles, près de 250 millions de personnes n'ont pas encore reçu une seule dose de vaccin. Les pays où le taux de vaccination est faible risquent d'être le théâtre de hausses futures du nombre d'infections, d'hospitalisations et de décès.
«Nous ne sommes pas encore sortis de cette pandémie, a dit le docteur Ciro Ugarte, de l'Organisation panaméricaine de la santé. Nous devons encore faire preuve de beaucoup de prudence face à cette pandémie.»