Le Canada organise une véritable chasse au trésor.
Organisée par le journal The Northern Miner, la Great Canadian Treasure Hunt est un concours national qui met à l'épreuve les capacités de déduction des Canadiens dans le cadre d'un jeu de devinettes géographiques : un coffret résistant aux intempéries contenant un code échangeable contre 1 million de dollars en or.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Voici ce qu'il faut savoir sur le trésor et où il pourrait se trouver.
L'or
Les conditions générales du concours décrivent le grand prix comme étant 217 pièces d'or d'une once, qui, selon The Northern Miner, sont « certifiées, physiquement détenues et prêtes à être réclamées ».
Selon les organisateurs, des prix bonus supplémentaires de six pièces chacun, soit 25 000 dollars, seront attribués aux participants qui trouveront l'un des 12 codes cachés ailleurs au Canada, chacun avec ses propres indices publiés chaque mois.
Le nombre de pièces par prix est fixe, ce qui signifie que si le prix de l'or augmente ou diminue entre-temps, la valeur des trésors augmentera ou diminuera également.
Les règles
Avant que tout le monde ne s'emballe, il y a quelques règles de base à garder à l'esprit.
Tout d'abord, dans un souci d'équité, l'emplacement des trésors est tenu secret, à tel point que seul l'un des organisateurs sait exactement où se cache le grand prix. De plus, aucun de ces emplacements ne se trouve à moins de cinq kilomètres d'une maison, d'un lieu de travail ou d'une propriété appartenant aux organisateurs ou à leurs familles.
Les autres zones interdites comprennent les propriétés privées, les zones sous-marines ou souterraines dans les mines, les grottes ou les tunnels, à l'intérieur, sous ou au-dessus de structures artificielles, à proximité de tombes, de cimetières ou de monuments commémoratifs, les chantiers de construction, les décharges de déchets dangereux ou les endroits qui nécessitent un équipement d'escalade ou des «cascades risquées».
«N'oubliez pas: le véritable trésor n'est pas seulement l'or, c'est aussi l'aventure, les histoires et le fait de rentrer chez soi sain et sauf pour les raconter.»
Aucun équipement spécial, véhicule ou aptitude athlétique n'est nécessaire pour trouver le trésor.
Néanmoins, la page consacrée à la sécurité du concours rappelle aux chasseurs de trésor de prendre des précautions contre le froid, la chaleur et les intempéries, d'être accompagnés d'un ami et d'emporter un téléphone portable complètement chargé, de se méfier de la faune sauvage et de respecter l'environnement, les artefacts du patrimoine canadien et leur propre bien-être.
Les indices
Au cœur de la chasse au trésor se trouve un poème de 52 vers et ses indices cryptiques qui font allusion à l'emplacement du prix.

Le site web du concours avertit les chercheurs potentiels de «ne rien prendre au pied de la lettre», de «penser latéralement» et suggère même que les erreurs dans le texte pourraient être intentionnelles.
«Les fautes de frappe ne sont pas des indices...», peut-on lire dans la FAQ. «Ou peut-être que si?»
Voici quelques indices potentiels cachés dans le poème et leur signification possible :
- Relief
Il est judicieux de réduire la zone de recherche parmi les 10 millions de kilomètres carrés du Canada en recherchant des signes de relief importants.
Le plus évident est le Bouclier canadien, une immense nappe rocheuse qui recouvre une partie des Territoires du Nord-Ouest, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Ontario, du Québec et du Labrador, et qui est mentionnée spécifiquement :
«Le Bouclier s'incline à travers les arbres endormis... Où des murmures enfouis parlaient de sérénité», peut-on lire.
Mais attention: parfois, le poème décrit l'endroit où le trésor n'est pas.
La deuxième strophe mentionne que «l'or soupire sous la tension de la montagne» et décrit un endroit «au-delà des nuages, où règnent les glaciers».
Ces deux détails peuvent faire penser aux montagnes Rocheuses, ou peut-être aux côtes glaciaires du nord du Labrador à l'île d'Ellesmere, au Nunavut.
Mais dès la ligne suivante, cette idée est rejetée, car «pourtant, les sommets trompent par leur teinte dorée... Le chemin se trouve là où poussaient les bouleaux».
- La flore
Sur une note plus organique, le poème est parsemé de références aux arbres, qui peuvent donner des indications sur les zones d'intérêt générales.
Les bouleaux blancs, comme ceux mentionnés ci-dessus, sont courants au Canada, mais ne poussent généralement pas dans le centre de l'Arctique. Si vous prévoyez une excursion sur l'île de Baffin, vous feriez mieux de vous épargner cette peine.
De manière intrigante, un indice suggérant un lien avec le trésor se trouve près du mot « pin », mais avec 10 espèces différentes de pins réparties à travers le Canada, cela n'exclut pratiquement aucune région.
Il est également fait mention des cèdres, dont le Canada compte deux espèces principales. Le cèdre rouge de l'Ouest se trouve le long de la côte ouest, ainsi que dans l'intérieur est de la Colombie-Britannique. Quant au cèdre blanc de l'Est, il couvre une large partie du Canada, de la frontière entre le Manitoba et l'Ontario au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, et au nord jusqu'à l'embouchure du fleuve Saint-Laurent.
Les arbres sont également décrits comme «endormis», avec des «racines fragiles» et ayant poussé au passé, ce qui pourrait correspondre à une forêt fossile pétrifiée. Il est également possible que le terme « endormis » fasse simplement référence à la façon dont les arbres à feuilles caduques entrent en dormance pendant l'hiver, ce qui favoriserait les forêts du sud du Canada.
- L'eau
Le poème fait également de fréquentes références à des plans d'eau, comme la «saumure» et «l'air salé» potentiellement présents au bord de l'océan. Les rivières peuvent également être présentes, comme le suggère le mot «courant», et peut-être même une cascade.
Dans le même temps, la mention d'un «miroir» et d'un «silence» parmi l'eau qui «bourdonne» suggère que ce que vous recherchez ressemble peut-être davantage à un lac calme ou à un étang.
Les chasseurs sont encouragés à rechercher un indice du trésor «près du rivage», alors gardez un œil sur l'endroit où l'eau rencontre la terre, mais gardez à l'esprit que tout ce qui se trouve sous l'eau est interdit d'accès, ce qui pourrait disqualifier tout endroit qui serait submergé à marée haute.
- Métaux et minéraux
L'or n'est pas le seul minéral qui fait son apparition.
Le cuivre est évoqué par le nom obscur d'origine grecque «chalco», ou par des références à des «veines rouges» et au «vert-de-gris», autre nom de l'oxyde de cuivre.
Une ligne fait référence à des «eaux aux reflets zinc», un lieu remarquable est décrit comme «là où le fer chante», et le cuivre aurait sa propre «chanson».
En fait, l'or apparaît principalement lorsque le poème parle des endroits où le trésor n'est pas caché, comme dans «les bureaux dorés» et où la cachette potentielle n'est « pas marquée par l'or, mais uniquement par le cœur ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur les métaux, Ressources naturelles Canada tient à jour une carte des régions importantes pour l'exploitation minière ici.
- Monuments artificiels
Les repères artificiels ne manquent pas non plus.
Flinty's claim fait son apparition, ce qui semble faire référence à Josiah Flintabattey Flonatin, le prospecteur fictif qui a donné son nom à Flin Flon, au Manitoba, où il est commémoré par une statue caricaturale.
Un autre nom propre est Bathurst, qui aurait une «cloche très profonde». Cela pourrait faire référence à la rue principale de Toronto, mais aussi à la communauté côtière du même nom, spécialisée dans l'extraction du zinc, dans le nord du Nouveau-Brunswick, qui abrite toutes deux au moins un clocher.
Au milieu du poème, il est question d'une «pièce géante» qui «reflète le soleil». Au sens littéral, cela pourrait désigner des monuments ontariens tels que le Big Nickel à Sudbury, le loonie géant à Echo Bay ou le toonie surdimensionné à Campbellford, mais il pourrait s'agir d'une autre fausse piste, car l'«éclat» de la pièce est finalement décrit comme une «lumière de sirène» avertissant que «la vérité des mineurs n'est pas visible».
Autre fausse piste à surveiller : le poème mentionne un lieu très précis, le quartier financier de Bay Street à Toronto, mais les chasseurs de trésor ne doivent pas se laisser tromper, car «aucun bureau doré ni aucune action numérotée [...] ne vous indiquera où se trouvent les bouleaux».
Alors, où se trouve le trésor?
Tout le monde peut émettre des hypothèses, mais les deux dernières strophes semblent donner un indice sur la cachette elle-même.
«Ne marche pas précipitamment là où les chemins s'alignent... Mais là où la piste oublie son tracé... Au-delà de la marque, l'herbe haute pousse... Et enfouie, elle dit ce que personne ne sait», dit l'avant-dernière série de rimes.
Si vous pensez être à quelques pas d'un gain d'un million de dollars, cherchez un «éclat» reposant dans la végétation envahissante, caché derrière les broussailles.
Tout au long du poème, des mots tels que «silence» et «murmures» évoquent un endroit calme et isolé, qui n'attend qu'à être découvert. Le plus mystérieux de tout est peut-être la toute dernière ligne, qui semble suggérer que le coffret contenant le code gagnant pourrait être magnétisé, une sorte de X invisible qui marque l'endroit: «La boussole tourne», peut-on lire. «Et tout est silence.»
Bonne chasse à tous.


