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Jean Charest se campe résolument derrière l’industrie pétrolière, et ce, même au Québec.
Après sa profession de foi au cœur du pays du pétrole, à Calgary, lors du lancement de sa campagne à la direction du Parti conservateur, Jean Charest en a rajouté devant un parterre de partisans à Laval, jeudi soir.
M. Charest a commencé par viser une corde sensible en invoquant la guerre en Ukraine dans son envolée oratoire : « Ce que nous voyons aux nouvelles tous les soirs c’est cruel, c’est dur : l’Europe qui finance la Russie pour une invasion en Ukraine (en achetant des hydrocarbures de Russie) ».
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« Le conflit en Europe nous rappelle que le Canada pourrait très bien être une alternative sur le plan énergétique pour l’Europe », a-t-il déclaré, affirmant même qu’il serait possible d’exploiter ce pétrole tout en luttant contre les changements climatiques. « Nous pourrions l’être si nous avions eu un leadership au niveau fédéral qui avait été capable de défendre nos industries, que ce soit pétrole et gaz, et de le faire, oui, en décarbonisant l’économie. »
Ce discours, qui rejoint celui tenu par le premier ministre albertain Jason Kenny, implique toutefois « qu’on ait la capacité d’exporter nos ressources vers des marchés autres que celui des États-Unis », a-t-il fait valoir en mêlée de presse à la suite de son allocution.
Or, pour exporter du pétrole ou du gaz albertain vers l’Europe, celui-ci doit passer par le Québec, dans un pipeline. Jean Charest, ex-ministre de l’Environnement fédéral et ex-premier ministre du Québec, est fort conscient de la résistance que rencontrerait un tel projet : « On n’imposera pas de projet de pipeline. Les projets seront jugés au mérite avec les exigences des évaluations environnementales, l’acceptabilité sociale. »
Qu’à cela ne tienne, il se dit capable de le faire : « J’en ai fait un, moi, un projet de pipeline au Québec de Lévis à Montréal et ça a été accepté. Alors il est possible d’en faire. Le contexte a quand même évolué beaucoup, d’une part, et, d’autre part, il y a aussi un leadership à exercer sur ces enjeux. »