Début du contenu principal.
Jean Charest a cherché, jeudi soir à Laval, à transformer la course à la direction du Parti conservateur en lutte à deux.
Bien que d'autres candidats se soient manifestés, Pierre Poilievre était clairement dans sa mire tout au long d'un discours devant près de 500 partisans où M. Charest n'a même pas nommé celui-ci. Plutôt, il s'est concentré à se présenter comme l'alternative à la politique à l'américaine qui cherche à semer la division, une référence maintes fois répétée qui visait à dénoncer l'approche négative de celui qui sera vraisemblablement son plus grand adversaire.
Revenant constamment sur le thème de l'unité de son parti, il a martelé que c'était la seule façon pour les conservateurs de prendre le pouvoir, rappelant qu'il avait, lui, l'expérience de faire campagne et de gagner des élections.
À lire également :
On aurait pu croire que l'ex-premier ministre du Québec n'a jamais cessé de faire de la politique tellement sa manière de haranguer les partisans était inchangée par rapport à l'époque où il faisait campagne comme chef du Parti libéral du Québec ou comme ministre conservateur lors du référendum de 1995. Dix ans après sa défaite en 2012, il s'est présenté comme le rassembleur, celui capable d'unir au sein du Parti conservateur les tenants des tendances plus conservatrices et ceux de l'aile progressiste.
Il a d'ailleurs cherché à se définir comme celui qui avait réussi à unir les Québécois, «meurtris» après le référendum de 1995. Contrairement à tous les orateurs et oratrices qui avaient la parole avant lui pour le présenter et qui avaient rappelé son passé politique sans une fois mentionner le mot libéral, Jean Charest lui-même ne s'est pas gêné pour le faire, qualifiant le Parti libéral du Québec qu'il avait rejoint à l'époque de coalition de fédéralistes.
Il a avancé que ce qui distingue le Parti conservateur de tous les autres partis fédéraux est que celui-ci respecte les compétences provinciales. Du même souffle, il s'est dit convaincu de pouvoir ramener les Albertains dans le giron canadien «avec honneur et enthousiasme», parodiant l'expression qu'avait utilisée Brian Mulroney en parlant du Québec au moment de l'accord du lac Meech.
L'auditoire, majoritairement composé d'hommes d'âge mûr, mais aussi de femmes et de jeunes, lui a réservé plusieurs ovations durant son discours.