Politique

Ce n'est pas le moment pour de nouveaux pipelines, estime Steven Guilbeault

«Avant de penser à construire une nouvelle infrastructure, maximisons l'utilisation de celle que nous avons déjà.»

Mis à jour

Publié

b201e241454be015607a56cd31043ac74d40f8d1aa36afb28cc8fd6642549614.jpg Le ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes, des Langues officielles et lieutenant du Québec Steven Guilbeault, le 14 mars dernier, alors qu'il répondait aux questions de journalistes sur la colline du Parlement, à Ottawa. LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang (Justin Tang | La Presse canadienne)

Ce n'est pas le temps de construire de nouveaux pipelines au Canada, croit l'ex-ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, qui souligne que la demande mondiale en pétrole devrait se stabiliser plutôt qu'augmenter au cours des prochaines années.

«Avant de penser à construire une nouvelle infrastructure, maximisons l'utilisation de celle que nous avons déjà», a dit mercredi celui qui est maintenant responsable des Langues officielles et de la Culture.

Le ministre a relevé qu'il n'y a pas de projet sur la table, à l'heure actuelle, pour la construction d'un oléoduc reliant le Canada d'ouest en est afin d'exporter davantage le pétrole de l'Alberta vers divers marchés.

«La Régie de l'énergie du Canada et l'Agence internationale de l'énergie nous disent que la demande en pétrole mondiale, et même ici au Canada, va plafonner autour de 2028-2029. Présentement, il n'y a aucun promoteur qui veut construire un projet est-ouest», a-t-il ajouté en se rendant à la première réunion du conseil des ministres depuis son assermentation, la veille.

En effet, l'Agence internationale de l'énergie a prévu dès juin 2023 un déclin de la croissance de demande en pétrole à compter de 2026 jusqu'à l'atteinte d'un plateau à partir de 2028.

Les propos de M. Guilbeault ne semblent pas en phase avec ceux du premier ministre Mark Carney, qui dit vouloir faire du Canada une «superpuissance énergétique». 

En campagne électorale, le chef libéral a déclaré vouloir favoriser le développement de l’énergie solaire, éolienne, nucléaire, de la géothermie, de l’hydrogène et des biocarburants, mais également la construction de davantage de projets d’énergie «conventionnelle», un secteur dont il est «impératif» d’assurer la compétitivité «pendant des décennies».

Le pétrole et les pipelines prévus pour son transport font partie de projets d'énergie «conventionnelle».

M. Carney n'a pas répondu aux questions des médias en marge de la réunion du conseil des ministres.

Les secrétaires d'État, comme la survivante de la tuerie de Polytechnique, Nathalie Provost, étaient présents à cette rencontre. Ils ne se joindront pas toujours aux ministres pour ces réunions, a précisé le bureau du premier ministre.

Le gouvernement libéral minoritaire a d'ailleurs dévoilé quels seront les différents comités du cabinet, soit des groupes de travail appelés à se concentrer sur des dossiers en particulier.

On apprend notamment la création d'un comité de la transformation du gouvernement et de son efficacité, qui sera présidé par le ministre des Finances, François-Philippe Champagne. Un autre groupe de travail, présidé celui-là par le ministre de la Défense, David McGuinty, porte le nom «Un Canada sûr et souverain».

Émilie Bergeron

Émilie Bergeron

Journaliste