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«Notre message au gouvernement fédéral est simple: ne reculez pas et ne cédez pas aux pressions», a lancé Brent Jolly, président de l'ACJ.
L’Association canadienne des journalistes (ACJ) demande à Meta de revenir sur sa décision d’empêcher les Canadiens de visionner ou de partager des articles d’actualité sur ses plateformes Facebook et Instragam.
L’ACJ juge cette décision «imprudente» et «mal avisée».
«La démocratie ne peut s'épanouir, et encore moins exister, sans que ses citoyens aient accès à des informations précises et de qualité pour les aider à prendre des décisions importantes sur la façon de vivre leur vie», a soutenu Brent Jolly, président de l'ACJ.
L’ACJ rappelle que Meta a déjà fait marche arrière dans un cas semblable alors qu’en 2021, l’entreprise a temporairement coupé l’accès aux actualités pour les utilisateurs en Australie en réponse au code de négociation des médias d’information du pays. En une semaine, la société de médias est revenue sur sa décision afin de négocier avec les organes de presse.
Consultez le dossier de Noovo Info: C-18: Meta et Google vs les médias canadiens
«Les stations de radio paient pour diffuser des chansons. Les agences de presse achètent des vidéos à utiliser dans les bulletins de nouvelles. Les journaux paient les photographes pour leurs photos. Les plates-formes technologiques ne devraient pas être exemptées de payer pour du contenu qui alimente les algorithmes et contribue à leurs résultats», a ajouté M. Jolly.
L’Association canadienne des journalistes espère que toutes les parties impliquées puissent s’engager de bonne foi dans des efforts «pour mettre en œuvre un cadre réglementaire qui soutient la liberté d'information et reflète le rôle essentiel que joue le journalisme pour tenir les Canadiens informés des décisions qui affectent leur vie quotidienne.»
En juin, le gouvernement fédéral a promulgué le projet de loi C-18, la Loi sur les nouvelles en ligne, qui obligerait les plateformes technologiques à négocier avec les organes de presse une rémunération financière pour le contenu des nouvelles partagées sur leurs plateformes.
Peu de temps après, Meta et Google ont réagi.
«Comme tout gouvernement autocratique, ces puissants géants de la technologie limitent la liberté d'expression et de pensée pour arriver à leurs fins», a affirmé le président de l'ACJ.
En réponse, le gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada, des entreprises médiatiques et des syndicats ont choisi notamment de ne plus acheter de publicités auprès de Méta.
L'ACJ demeure toutefois convaincu que Google, Meta et les autres plateformes de médias sociaux «doivent jouer un rôle dans le renforcement du journalisme au Canada.»
L’organisme croit par ailleurs qu’Ottawa doit s'assurer que les règlements associés à la Loi sur les nouvelles en ligne sont mis en œuvre de manière juste, équitable et transparente.
Il soutient que toute rémunération financière extraite des plateformes technologiques doit être affectée à l'augmentation du nombre de postes éditoriaux disponibles dans les salles de presse canadienne qui se contractent rapidement. L'intérêt public est mieux servi par la production d'un plus grand nombre de journaux de service public.
L'ACJ estime également que le Canada doit entreprendre un examen complet de ses lois sur le droit d’auteur, comme celui entrepris récemment par l’Union européenne.
«Notre message au gouvernement fédéral est simple: ne reculez pas et ne cédez pas aux pressions», a indiqué M. Jolly.