Une cour d'appel fédérale a relancé jeudi un procès pour exploitation sexuelle d'enfants intenté par l'homme qui est apparu nu à l'âge de 4 mois sur la pochette de l'album Nevermind de Nirvana, sorti en 1991.
Le procès intenté par Spencer Elden contre le groupe de rock grunge allègue qu'il a subi un «préjudice permanent» car le groupe et d'autres ont profité de l'image de lui sous l'eau dans une piscine, semblant attraper un billet d'un dollar sur un hameçon.
Le procès affirme que l'image a violé les lois fédérales sur le matériel d'abus sexuel des enfants, bien qu'aucune accusation criminelle n'ait jamais été portée.
Un juge fédéral californien a rejeté la plainte l'année dernière, mais a autorisé Elden à déposer une version révisée, qu'il a ensuite rejetée au motif qu'elle dépassait le délai de prescription de dix ans prévu par l'une des lois invoquées comme motif d'action.
La décision rendue jeudi par un groupe de trois juges de la neuvième cour d'appel du circuit des États-Unis en Californie a annulé cette décision et renvoyé l'affaire devant le tribunal de première instance.
La cour d'appel a estimé que chaque republication d'une image «peut constituer un nouveau préjudice personnel» assorti d'un nouveau délai et a cité l'apparition de l'image sur la réédition du 30e anniversaire de Nevermind en 2021.
La question de savoir si la pochette de l'album Nevermind répond à la définition de la pornographie infantile n'est pas en cause dans cet appel», a écrit le tribunal, selon le New York Times.
Dans un courriel adressé à l'Associated Press, l'avocat de Nirvana, Bert Deixler, a qualifié la décision de «revers de procédure».
«Nous défendrons cette affaire sans fondement avec vigueur et espérons l'emporter», a-t-il écrit.
L'Associated Press ne cite généralement pas le nom des personnes qui affirment avoir été victimes d'abus sexuels, à moins qu'elles ne se manifestent publiquement, comme l'a fait Elden.