L'Université Concordia affirme que les problèmes d'inscription l'obligent à procéder à d'importantes coupures, notamment en raison de l'augmentation des frais de scolarité pour les étudiants provenant de l'extérieur de la province.
Dans une note de service envoyée au personnel et aux enseignants la semaine dernière, les responsables de Concordia ont indiqué qu'après dix années de croissance, les inscriptions ont diminué en 2021, 2022 et 2023.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«En raison de cette baisse de revenus, Concordia n'est pas en mesure de couvrir ses coûts de fonctionnement de base, qui consistent principalement en salaires et en activités quotidiennes qui soutiennent l'enseignement, la recherche et la vie étudiante. L'inflation, qui a un impact sur le coût des biens et des services, ainsi que l'augmentation des taux d'intérêt, des avantages sociaux et des dépenses salariales, ont également eu des répercussions importantes sur les dépenses de l'université», peut-on lire dans la lettreque Concordia a envoyée à CTV News, lundi.
L'université affirme qu'elle vise à réduire ses dépenses globales de 7,8%. Parmi les mesures prises, mentionnons le gel des salaires des cadres de Concordia, le maintien du gel de l'embauche du personnel non universitaire et l'utilisation des fonds de réserve, entre autres. Bien que la note ne mentionne pas le projet du Québec d'augmenter considérablement les frais de scolarité pour les étudiants étrangers et de l'extérieur de la province, l'administration de Concordia a déjà déclaré que ces hausses feraient fuir les nouveaux étudiants.
En fait, selon certains, c'est déjà le cas.
«Deux de mes amis voulaient venir ici cette année, mais ils ont changé d'avis parce que c'est trop cher par rapport à l'Ontario», a soutenuDyland Buyers, un étudiant en marketing à Concordia.
Le gouvernement legault a affirmé que ces hausses sont destinées à protéger la langue française, mentionnant que trop d'étudiants non francophones affluent à Montréal pour en repartir après l'obtention de leur diplôme.
L'étudiante en ingénierie Fatima Faisal affirme qu'il existe de meilleurs moyens de protéger le français sans restreindre les opportunités académiques: «des cours de français gratuits dans les universités et d'autres choses de ce genre seraient préférables à une augmentation des frais de scolarité. Marwah Rizqy, porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d'Enseignement supérieur, a accusé le gouvernement Legault d'essayer de courtiser les électeurs francophones après une défaite douloureuse à l'élection partielle d'octobre.
«Mais il le fait en nuisant à des institutions telles que Concordia, McGill et Bishop's», a-t-elle déploré.
Nadia Hausgather, chercheuse postdoctorale qui étudie les mouvements étudiants, estime que la hausse ne fera qu'éloigner les personnes à faible revenu.
«Les seules personnes que nous inviterons à venir étudier à l'extérieur du Québec seront les membres de l'élite qui peuvent se permettre de payer ces frais», a-t-elle lancé.
Plus de 33 000 étudiants ont signé une pétition à l'Assemblée nationale pour empêcher ces hausses.
Jeudi, des manifestants devraient se rassembler sur le campus de Concordia, au centre-ville, pour une autre manifestation, afin d'exiger que la province change de cap.



