Un député conservateur a renoncé à son siège pour permettre à Pierre Poilievre de se présenter à une élection partielle, après que le premier ministre Mark Carney a affirmé qu'il serait prêt à en convoquer une «dès que possible».
Vendredi, le Parti conservateur a annoncé que le député conservateur élu de Crowfoot, Damien Kurek, démissionnera pour permettre à Poilievre de se présenter aux prochaines élections partielles.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
M. Kurek a été élu pour la première fois dans la circonscription albertaine de Battle River—Crowfoot en 2019.
Les conservateurs ont remporté haut la main cette circonscription lundi avec près de 82% des voix.
Contre toute attente, M. Poilievre a perdu dans la circonscription de Carleton, qu'il détenait depuis 20 ans, avec plus de 4300 voix d'écart face au candidat libéral Bruce Fanjoy.
Malgré la perte de son siège et le quatrième échec de son parti dans sa tentative de renverser les libéraux, M. Poilievre semble bénéficier pour l'instant du soutien de son parti.
Selon l'ancien chef et député conservateur réélu de la circonscription de Regina-Qu'Appelle, Andrew Scheer, Pierre Poilievre restera «absolument» en place, a-t-il dit dans une entrevue à CTV Power Play.
Si Poilievre reste à la tête du Parti conservateur, il n'est plus le chef de l'opposition officielle après avoir perdu son siège. Le parti va maintenant chercher un chef intérimaire pour diriger le parti à la Chambre des communes jusqu'à ce que Poilievre trouve un nouveau siège.
Le caucus du Parti conservateur doit se réunir pour la première fois depuis sa défaite aux élections fédérales de mardi, selon une note interne obtenue par CTV News.
La réunion est convoquée afin «d'appliquer les dispositions de la loi de réforme contenues dans l'article 49 de la Loi sur le Parlement du Canada», indique la note.
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Grâce à la loi de réforme, une initiative du député conservateur de l'Ontario Michael Chong qui est entrée en vigueur en 2015, le caucus peut voter pour s'octroyer quatre pouvoirs internes clés pour la session à venir, notamment la possibilité de révoquer et de remplacer le chef du parti et d'élire un remplaçant par intérim.
Si les conservateurs souhaitent aller de l'avant avec une révision de la direction, 20 % du caucus devra signer un accord officiel pour déclencher le processus, puis la majorité des membres du caucus devra voter pour destituer le chef lors d'un scrutin secret.
En 2022, le parti a utilisé ces pouvoirs pour destituer l'ancienne chef conservatrice Erin O'Toole, après des mois de turbulences à la suite de la défaite aux élections fédérales de 2021.
Des élections partielles «dès que possible»
Le premier ministre Mark Carney se dit prêt à convoquer des élections partielles «dès que possible» afin de permettre à M. Poilievre de trouver un nouveau siège.
«J'ai déjà indiqué à M. Poilievre que si lui et le Parti conservateur décidaient de déclencher, si je peux m'exprimer ainsi, une élection partielle, je veillerais à ce qu'elle ait lieu dès que possible», a soutenu M. Carney vendredi lors de sa première allocution devant les journalistes depuis sa victoire aux élections.
«Pas de jeux, rien. C'est clair.»
Pas d'entente prévue entre le PLC et le NPD?
Lorsqu'il s'est adressé aux journalistes vendredi, Mark Carney a également dit qu'il ne chercherait pas à conclure un accord officiel avec le NPD, bien que son parti soit à quatre sièges d'une majorité gouvernementale.
«Non, pour faire court, non», a répondu le chef libéral.
«Nous avons mené une campagne électorale avec des objectifs très clairs, des politiques très claires pour les soutenir, et nous avons obtenu le plus grand nombre de voix de l'histoire du Canada», a-t-il ajouté. «Oui, ce n'est pas tout à fait la majorité, mais c'est le plus grand nombre de voix.»
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En 2022, les libéraux, qui formaient également un gouvernement minoritaire sous l'ancien premier ministre Justin Trudeau, avaient conclu un accord de confiance et de soutien avec le NPD, dans lequel ce dernier s'engageait à soutenir les libéraux en échange d'un engagement sur des priorités communes. Le chef sortant du NPD, Jagmeet Singh, a mis fin à cet accord au début du mois de septembre 2024.
À l'issue des élections, le NPD est désormais affaibli, n'ayant remporté que sept sièges et perdu son statut de parti officiel. Douze sièges sont nécessaires pour obtenir ce statut.
Dans une entrevue accordée mercredi à CTV Power Play, la directrice de campagne nationale du NPD, Jennifer Howard, a déclaré qu'elle ne s'inquiétait pas du fait que des députés du NPD soient attirés vers les bancs du gouvernement.
«Je connais ces sept personnes. J'ai travaillé avec elles. Ce sont des néo-démocrates convaincus. Mais je dirais aussi que, dans ce pays, ceux qui changent de camp sont punis. Les gens ont voté pour les néo-démocrates. Tous ceux qui ont voté pour le NPD lors de cette élection et qui ont élu un député néo-démocrate s'attendent à avoir un député néo-démocrate», a-t-elle expliqué..
M. Carney devrait nommer un nouveau cabinet dans la semaine du 12 mai et convoquer le Parlement le 26 mai. Le roi Charles III prononcera également le discours du trône le 27 mai.
Avec des informations de Rachel Aiello et Abigail Bimman pour CTV News.
