Abby Roque s'est fait beaucoup de nouveaux amis mardi soir. Au moins 8391, soit le nombre de spectateurs qui, depuis leur siège à la Place Bell, l'ont vue offrir une performance inspirée contre la formation avec laquelle elle avait passé ses deux premières saisons dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.
Roque a récolté ses trois premiers points avec sa nouvelle équipe, Ann-Renée Desbiens a réalisé 33 arrêts et la Victoire de Montréal a inscrit un premier gain en 2025-2026, 4-0 contre les Sirens de New York.
Roque a d'abord récolté des mentions d'aide sur le but de la recrue Natalie Mlynkova, puis sur celui de Marie-Philip Poulin, tous deux marqués en deuxième période.
Puis, elle a ajouté la cerise sur le sundae avec un but spectaculaire à 13:26 de la troisième période.
Roque a d'abord gagné sa course pour la rondelle contre Allyson Simpson à la ligne bleue des Sirens avant de se présenter devant Kayle Osborne.
Puis, dans une manœuvre qui lui a permis d'exhiber une dextérité hors pair, Roque a glissé la rondelle entre ses jambes, l'a récupérée et l'a logée tout juste à l'intérieur du poteau, à la gauche de la gardienne des Sirens, rendue hors position.
Le but, qui portait le score 3-0, a littéralement soulevé la foule, mais a aussi étonné la principale intéressée.
«Non, en fait, je ne pense pas avoir jamais essayé cela dans un match ni à l'entraînement, et je ne sais pas pourquoi j'ai décidé que c'était le moment», a lancé Roque, en riant, lorsqu'elle s'est fait demander si elle avait déjà pratiqué cette manœuvre dans le passé.
«Et honnêtement, je l'ai fait et je me suis dit : "C'est stupide"! Et puis la rondelle est allée dans le filet! J'ai eu de la chance», a ajouté Roque, sous les regards amusés de Poulin et de Mlynkova, toutes deux assises à sa gauche dans la salle de conférence de presse.
Mlynkova a également procuré des moments amusants lors de la conférence de presse au sujet du but qu'elle a marqué en faisant dévier, semble-t-il, un tir des poignets d'Erin Ambrose. On précise semble-t-il, car Mlynkova ne s'en est pas rendu compte.
D'ailleurs, à l'origine, le but avait été accordé à Ambrose.
«Je n'en avais aucune idée. Parfois, ces choses arrivent trop vite, comme si je ne l'avais pas senti, ou peut-être que j'ai juste perdu conscience à ce moment-là. Je ne sais pas, mais j'étais juste super contente que la rondelle soit entrée dans le filet. J'étais contente pour (Erin) et (Erin) était contente pour moi.»
Maggie Flaherty a ajouté un but dans un filet désert pour la Victoire, qui a obtenu 30 tirs.
De son côté, Desbiens a réalisé deux arrêts particulièrement importants, un contre Paetyn Levis, en première période, puis contre Sarah Fillier sur une échappée, au deuxième vingt, alors que la formation montréalaise ne menait que par un but.
En troisième, elle s'est transformée en véritable muraille face à une équipe qui a tiré 17 fois et a tenté de la déjouer de toutes les manières possibles et de tous les angles imaginables.
«Encore une fois, elle a été exceptionnelle, très calme dans son demi-cercle», a décrit l'entraîneuse-chef Kori Cheverie.
«Quand nous avons joué à cinq contre six pendant cinq minutes et demie (en troisième période), qui nous ont semblé durer vingt minutes, nous avons trouvé qu'elle avait calmé le jeu. Notre défense l'a aidée en levant leurs bâtons dans le demi-cercle, mais on avait l'impression qu'elle voyait tout.»
Elle a inscrit son deuxième blanchissage en carrière et son premier depuis le 27 avril 2024 à Ottawa.
«(Ann-Renée) a déjà réalisé des performances dans le passé qui lui auraient permis d'espérer réaliser un blanchissage. Je suis heureuse qu'elle l'ait obtenu ce soir», a ajouté Cheverie.
Le prochain match de la Victoire n'aura pas lieu avant le dimanche 7 décembre alors que les Sceptres de Toronto seront de passage à la Place Bell.
Les séquences se prolongent
Les Sirens avaient remporté leur premier match par jeu blanc, samedi, et la Victoire avait perdu son match inaugural par blanchissage, le lendemain.
Après les 20 premières minutes de jeu, mardi, ces séquences sont demeurées intactes. Mais ce n'est certainement pas par manque d'effort de la part de la formation montréalaise.
Poussées par une foule enthousiaste, les joueuses de la Victoire ont dominé les premiers instants du match et totalisaient déjà huit tirs sur Osborne après à peine quatre minutes de jeu.
Mlynkova a mis fin aux deux séquences avec son but marqué après 30 secondes de jeu au deuxième vingt, lors d'un avantage numérique.
Puis, le nouveau trio numéro un de la Victoire a uni ses efforts pour ajouter un but d'une importance capitale — et de toute beauté — avec 75 secondes à jouer à la période médiane.
Roque a effectué une passe d'une grande précision à Laura Stacey, qui patinait à vive allure vers le filet des Sirens.
Plutôt que de tenter un tir du revers d'un angle difficile, Stacey, avec doigté, a glissé la rondelle en retrait vers sa droite, où arrivait Poulin. La capitaine de la Victoire n'a pas raté sa chance, pour son premier de la saison.
«Les cinq joueuses ont été impliquées», a loué Poulin, qui a ajouté une aide sur le but de Flaherty.
«Ç'a été de Kati (Tabin) à 'Dige' (Jessica DiGirolamo), qui a fait une belle passe à Abby qui a remis la rondelle tout de suite à Laura, puis on a eu un deux contre un. Ç'a été un très gros but pour nous permettre d'aller en troisième période avec deux buts d'avance.»
Pour Poulin, il s'agissait d'un 30e but et d'un 50e point dans la LPHF, des plateaux qu'aucune autre joueuse dans la ligue n'a encore atteints.

