Des alertes de tsunamis ont été émises mardi soir dans tout le Pacifique, incluant le Canada, à la suite d'un violent séisme sous-marin au large de la Russie. Même si quelques petits tsunamis ont été rapportés dans certaines régions du monde, les conséquences auraient plus importantes, pouvant ainsi détruire des villes, des espaces de vie et causer des milliers de décès.
«Tsunami»... Le terme inquiète, dès qu'il est prononcé, surtout quand on se souvient de celui qui avait frappé une douzaine de pays en 2004, faisant plus de 200 000 morts, dont environ un tiers en Indonésie.
Mais tous les tsunamis ne sont pas égaux. Voici comment s'y retrouver avec ce phénomène naturel au potentiel catastrophique, mais qui ne risque pas de survenir en sol québécois étant donné sa distance avec les zones sismiques...
Qu'est-ce qu'un tsunami?
Les tsunamis sont de grosses vagues ou des séries de vagues générées par le déplacement rapide de grands volumes d'eau en raison d'événements sismiques, d'éruptions volcaniques, de glissements de terrain, de vêlages glaciaires, d'impacts de météorites et d'autres perturbations. Le danger lié aux tsunamis peut durer plusieurs heures après que l'un de ces événements se soit produit.
Il faut savoir que les tsunamis sont en réalité plusieurs vagues qui se dirigent vers la côte, et non une seule vague. À son point de départ, un tsunami ne génère que des petites vagues très espacées car les masses d'eau énormes déplacées par la secousse dévalent en profondeur le long des déformations du sol marin, à la différence des vagues ordinaires qui n'affectent que la surface de l'eau.
Mais au fur et à mesure que ces vagues progressent en direction des côtes, à une vitesse d'environ 800 km/h, le fond de l'océan remonte, concentrant l'énergie véhiculée par le tsunami. Les vagues ralentissent, se rapprochent et leur hauteur augmente fortement, pouvant atteindre plus de 20 mètres. La vitesse des vagues dépend de la profondeur de l'océan.
À VOIR AUSSI | Des bâtiments submergés en Russie après le puissant séisme
Comme lors de sa propagation en mer, une onde perd très peu de son énergie, elle peut se déplacer sur des distances considérables pour venir frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres de son origine. Les dégâts peuvent être considérables en l'espace de quelques minutes.
Même si certains tsunamis causent peu ou pas de dégâts, d'autres peuvent s'avérer particulièrement violents. Par exemple, le 26 décembre 2004 a été marqué par l’un des tsunamis les plus destructeurs de l’histoire. Les côtes d'une dizaine de pays d'Asie du Sud-Est avaient été ravagées par un tsunami qui avait fait 220 000 morts.
La puissance du séisme à l'origine du tsunami de 2004 était équivalente à environ 23 000 bombes atomiques comme celle d'Hiroshima, selon l'USGS
Au Canada, l'un des plus grands tremblements de terre au monde s'est produit le 26 janvier 1700 le long de la côte ouest de l'Amérique du Nord. Ce qui a provoqué un tsunami détruisant ainsi le village d'hiver des peuples de la baie de Pachena sans aucun survivant.
Un tsunami a frappé la péninsule Burin de Terre-Neuve le 18 novembre 1929, tuant ainsi 27 personnes, à la suite d'un glissement de terrain sous-terrain déclenchant un tremblement de terre de magnitude 7,2.
De petits raz-de-marée – moins gros que des tsunamis – peuvent aussi être provoqués par des phénomènes météorologiques, notamment de violents échanges thermiques qui entraînent des dépressions à l'origine de vents violents.
Risques et niveaux d'alerte
Les niveaux d'alerte diffèrent selon les pays et leur diffusion aussi. Par exemple, à Hawaï, les autorités chargées des situations d'urgence diffusent des alertes sur les téléphones portables, à la télévision et à la radio, et déclenchent un réseau de sirènes.
À VOIR AUSSI | Alertes au tsunami dans le Pacifique après un séisme de magnitude 8,8
Aux États-Unis, le Service météorologique national envoie une alerte à la population, signifiant qu'un tsunami est prévu ou en cours et pourrait provoquer des inondations. L'évacuation est recommandée à ce moment-là. Un avis peut être aussi envoyé lorsqu'un tsunami prévu ou en cours provoque de forts courants ou des vagues dangereuses. La population doit rester hors de l'eau et à l'écart des plages et des cours d'eau.
Au Canada, c’est la zone côtière de la Colombie-Britannique qui présente le plus grand risque de tsunami. Au Québec, le risque est toutefois faible, mais certaines zones côtière peuvent néanmoins faire l’objet d’une alerte météorologique.
Voici les différents types d'alertes météorologiques émises dans certaines régions du Canada:
- Veille de tsunami
Environnement Canada émet une veille de tsunami pour les régions qui peuvent plus tard être touchées par un tsunami. Cela pourrait viser des zones côtières de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de Terre-Neuve-et-Labrador et les régions du Québec adjacentes à l'estuaire du fleuve Saint-Laurent et du golfe du Saint-Laurent.
Du côté de la côte ouest, cela toucherait les zones de la Colombie-Britannique. Les habitants de ces régions sont généralement informés par la radio, la télévision et les appareils mobiles lorsque cette alerte est émise. Ils sont invités à rester à l'affût pour d'autres informations et de suivre les instructions des autorités locales.
- Avis de tsunami
Un avis de tsunami indique qu'un tsunami ayant le potentiel de produire des courants forts ou des vagues dangereuses pour les personnes se trouvant dans ou près de l'eau est imminente, prévue, ou en train de se produire, indique Environnement Canada.
Cela peut viser les mêmes zones côtières qui font l'objet d'une veille de tsunami.
Le gouvernement en Colombie-Britannique recommande à la population de rester loin du rivage si cet avis est en vigueur et de suivre les instructions des autorités locales.
- Avertissement de tsunami
Environnement Canada émet un avertissement de tsunami lorsque ce dernier est imminent, prévu, ou en train de se produire.
Au moment de cette alerte, les régions côtières dans la région d'avertissement devraient se préparer à d'importantes inondations.
En Colombie-Britannique, il est fortement recommandé d'évacuer les zones à risque et de suivre les instructions des autorités locales, selon le site du gouvernement provincial.
Veuillez noter que ces alertes sont émises en partenariat avec les organismes provinciaux ou fédéraux en réponse à un message du National Tsunami Warning Center. Pour les avis d'évacuation ou toutes informations liées à la Sécurité publique d'une province en particulier, il faut se référer aux autorités provinciales.
Avec les informations de The Associated Press et l'Agence France-Presse

