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Trois sœurs de Wesmount ont débuté l’année avec beaucoup de frustration après que leur père de 92 ans ait passé 72 heures dans le couloir de l’urgence en douleur.
Elles souhaitent qu’aucune autre famille n’ait à vivre cette expérience.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Valerie Schwartz et ses deux sœurs ont passé le réveillon à s’occuper de leur père, Earl, après qu’il se soit gravement blessé. M. Schwartz disait qu’il ne pouvait plus bouger ou sortir du lit et il nécessitait une ambulance.
«Il criait de douleur, et il y a assez bonne tolérance à la douleur; il se plaint rarement», a dit Valerie.
L’ambulance a transporté Earl à l’Hôpital général de Montréal, où travaille son médecin. Sur place, il a été déterminé qu’Earl souffrait d’une fracture à une vertèbre en raison de l’ostéoporose. Il a été placé sur une civière dans le couloir du département de l’urgence, où il a passé les trois jours suivants.
«Les gens arrivaient et partaient. D’autres dormaient sur le plancher», a décrit Valerie, une scène kafkaïenne.
Couché directement sous la lumière sans arrêt durant trois jours, Earl est devenu très agité et ne pouvait pas complètement s’endormir.
«Il devenait délirant, a dit Valerie. Les trois jours qu’il a passé là l’ont vieilli d’environ cinq ans.»
Les trois sœurs sont restées avec leur père tout au long du séjour à l’hôpital, l’aidant à aller aux toilettes, alors que personne n’était disponible pour les assister. Après environ 48 heures, quand rien ne passait, ses filles ont pensé à simplement partir.
«Un moment donné, nous nous sommes dit “partons à la maison”, a dit Valerie. Nous avons décidé de rester finalement, parce que si tu pars, tu perds ta place.»
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Elle n’avait rien contre le personnel soignant, qui faisait de son mieux.
«Ils étaient épuisés, très polis, très professionnels, a-t-elle raconté. Ils essayaient.»
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), qui opère le centre hospitalier, s’est excusé pour le traitement de leur père.
«Nous sommes désolés d’apprendre l’expérience de ce patient. Nous comprenons la frustration et nous encourageons le patient ou sa famille à contacter l’Ombudsman s’ils souhaient formuler une plainte», a rapporté la porte-parole Rebecca Burns.
L’hôpital a vu son taux d’occupation dépasser sa limite dans les derniers mois.
«D’important volume dans les salles d’urgence à travers tout le système, une situation causée par plusieurs facteurs, incluant les trois virus en circulation, a expliqué Mme Burns, en plus d’une diminution du nombre de lits comparativement à 2015. Les patients aux urgences peuvent parfois vivre des délais d’admission.»
De plus, l’hôpital indique que les patients les plus urgents sont traités en premier et qu’ils sont tous triés à l’arrivée, créant une plus longue attente pour les autres. Après trois jours à l’urgence, Earl a été reçu dans une chambre privée qui était plus tranquille et qui lui a permis de dormir.
«Il a du sommeil à rattraper, a raconté Valerie. Il est mieux, mais il est encore un peu confus.»
Il est retourné à la maison vendredi avec des antidouleurs et devra élaborer une routine avec son médecin. Les médecins ont déterminé que la chirurgie n’était pas la meilleure option, a rapporté Valerie. Cependant, la famille devra désormais organiser des soins pour lui, alors que sa femme, Stephane, 85 ans, s’est brisée une hanche il y a trois semaines.
Earl (à gauche) et Stephane (à droite) ont souffert de blessures limitant leur capacité à se déplacer durant le temps des Fêtes.Crédit photo: Valerie Schwartz
Si possible, les patients devraient éviter les salles d’urgence, appeler au 811 ou voir un pharmacien ou un autre spécialiste, a informé la Dre Ariane Murray. Ceux qui ont un médecin de famille devraient appeler à la clinique.
La famille de Earl a dit que le 811 n’était pas une option alors qu’il devait recevoir des soins immédiatement.
«Il souffrait et criait de douleur», a dit Valerie.