Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, réitère que le réinvestissement de 540 millions $ pour les services aux élèves doit s'accompagner de réduction de dépenses administratives des centres de services scolaires (CSS).
Québec ne signera «pas un chèque en blanc» aux CSS, a-t-il soutenu en mêlée de presse mercredi en fin d'avant-midi à Lévis.
Questionné sur sa promesse annoncée deux semaines plus tôt, le ministre caquiste a, de nouveau, affirmé que l'enveloppe de 540 millions $ «n'est pas un bar ouvert» pour les CSS.
«C'est 540 qui doivent aller dans leur totalité aux services aux élèves, puis ça doit s'accompagner de réduction des dépenses administratives des centres de services scolaires», a déclaré M. Drainville.
Pour obtenir de l'argent de l'enveloppe, les CSS devront rendre des comptes et faire la preuve mensuellement qu'ils ont tenu leurs engagements en matière de dépenses, a expliqué le ministre.
«Le montant, on ne va pas le leur donner d'un coup, a-t-il affirmé. On leur dit: ‘‘voici l'argent auquel tu auras droit. Maintenant, on ne te fait pas un chèque en blanc’’. Il y aura une reddition de comptes qui sera faite, puis les paiements, on les fait chaque mois.»
À VOIR AUSSI | Legault confirme un remaniement ministériel à l'automne
Il a mentionné que les CSS sont déjà depuis plusieurs mois «en mode révision des dépenses administratives» et ont commencé à identifier là où ils peuvent couper.
«On les a accompagnés là-dedans. Et le réinvestissement qu'on fait, il s'accompagne de mesures d'efficacité, puis de réduction de la bureaucratie, puis de la réduction des dépenses administratives», a fait valoir M. Drainville, qui dit avoir avec lui des tableaux montrant les mesures des CSS et où l'argent sera investi.
Au moment de dévoiler ses règles budgétaires en juin, le gouvernement Legault avait demandé aux CSS de réduire leurs dépenses de 570 millions $ pour la prochaine année.
Cette décision a provoqué une levée de boucliers au sein de la population. Quelques semaines plus tard, Québec a fait volte-face et le ministre de l'Éducation a annoncé sur ses réseaux sociaux un réinvestissement de 540 millions $.
Pour expliquer son recul, M. Drainville a indiqué mercredi avoir consulté et constaté que des CSS ont accueilli un plus grand nombre d'élèves que prévu, essentiellement en raison de l'immigration.
«On nous a dit: ‘‘il y a plus d'élèves, on risque d'en avoir encore plus à la rentrée prochaine. Les besoins sont plus grands que jamais’’. Donc, plutôt que de s'obstiner, un moment donné, tu dis: les besoins sont très grands, les parents s'inquiètent. Alors, voyant ça, on a décidé de procéder au réinvestissement», a relaté le ministre, répétant que cet argent ne serait pas versé sans condition.
Malgré le changement de cap du gouvernement, des intervenants du milieu scolaire estiment que des services aux élèves pourraient être affectés par des restrictions budgétaires à la prochaine rentrée.
Une pétition parrainée par le député péquiste Pascal Bérbué et demandant au gouvernement de renoncer aux restrictions budgétaires est toujours disponible sur le site internet de l’Assemblée nationale. Elle avait recueilli plus de 158 800 signatures, mercredi vers 14h.

