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Un discours très protectionniste qui ressemblait à celui de Donald Trump lorsqu’il était président et qui n’est pas nécessairement bon signe pour le Canada et autres partenaires commerciaux.
Devant un congrès parfois hostile, le président américain a fait l’étalage de ses priorités politiques, mais surtout de ses réalisations des deux dernières années.
Dans un discours très vivant, le président a choisi de consacrer la majeure partie de son allocution à l’économie, talon d’Achille des démocrates auprès de l’électorat. Il a vanté la création d’emplois, le faible taux de chômage, la stabilisation de l’inflation, mais il a surtout réitéré l’importance du Made in America.
Un discours très protectionniste qui ressemblait à celui de Donald Trump lorsqu’il était président et qui n’est pas nécessairement bon signe pour le Canada et autres partenaires commerciaux.
Le moment fort de la soirée a été sans contredit la négociation en direct de Joe Biden avec ses collègues républicains sur la protection de l’assurance sociale et de Medicare, une forme d’assurance maladie, dans tout le débat sur le soulèvement du plafond de la dette et des réductions à effectuer dans les dépenses gouvernementales.
Très habile, le politicien d’expérience a démontré qu’il savait encore manœuvrer face à des élus hostiles et surtout, qu’il avait encore la fougue de le faire. Ce dernier élément était l’un des défis de sa soirée, lui qui se fait fréquemment critiquer pour son manque d’énergie, son âge avancé et sa capacité (ou non) à gouverner.
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Le tout s’est fait sous fond de huées et certains élus ne se sont pas gênés pour s’adresser en criant au président, brisant ainsi le décorum de la soirée. Marjorie Taylor Greene, élue républicaine de la Géorgie qu’on associe à la frange «extrême droite» de son parti, était très vocale et n’a pas hésité un instant à se faire entendre, traitant au passage le président de menteur.
Le passage le plus émouvant a été l’hommage à Tyre Nichols, dernière victime de la violence policière, tué à la suite d’une intervention à Memphis le mois dernier.
Joe Biden s’est adressé directement à sa mère ainsi qu’à son beau-père pour leur offrir ses condoléances en rappelant qu’il avait lui-même vécu la perte de deux enfants. Il a souligné qu’il était temps de réformer la police et que cette réforme allait aussi passer par une meilleure formation des forces de l’ordre.
Joe Biden a répété plusieurs fois qu’il souhaitait avoir la chance de «finir le travail», une phrase qui semblait être le test d’un futur slogan électoral. Nous ne savons toujours pas s’il se présentera pour un second mandat, mais chose certaine, le discours d’hier lui a permis de tester certaines priorités qui pourraient être incluses dans une future plateforme électorale.
Mauvaise nouvelle pour Biden par contre, l’électorat ne semble pas enthousiaste face à sa candidature, qui pourrait être une reprise de l’élection chaotique de 2020 face à Donald Trump.
À VOIR | Discours de Joe Biden: un pas vers les élections de 2024
Dans un sondage Washington Post-ABC, publié dans les derniers jours, 58 % des électeurs démocrates (ou indépendants à tendance démocrate) souhaitent qu’un autre candidat se présente à l’élection.
Si Joe Biden était réélu en 2024, uniquement 7% des Américains seraient enthousiaste par ce résultat. Des chiffres qui ne donnent pas envie de se lancer tête première.
Va-t-il quand même choisir de faire le saut ou laisser une place à la relève? Deuxième question: quelle relève ?
C’est très loin d’être clair et la vice-présidente, qui était derrière le lutrin du président hier, est loin d’être en tête de peloton de cette hypothétique course à la Maison-Blanche.