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«L’échiquier politique est appelé à bouger en cette fin de pandémie», explique l'analyste politique Victor Henriquez.
Avec la fin annoncée de la plupart des mesures sanitaires pour le 14 mars prochain, un vent de «normalité» semble souffler sur le Québec.
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Malgré le fait que la pandémie nous a rappelé souvent qu’il fallait être prudent, la fatigue pandémique, les mobilisations contre les mesures et les annonces récentes nous indiquent clairement que nous avons de bonnes chances d’avoir un printemps plus «normal».
En espérant que ce soit vraiment le cas, cette nouvelle ère de la pandémie laissera beaucoup de place à de nouveaux débats, à de nouveaux sujets et à une attention médiatique plus équilibrée.
Je le vois déjà dans mon travail quotidien alors que l’on sent qu’il y’a un peu plus de place pour des sujets «hors COVID», alors que quelques semaines auparavant, cela était impossible.
Pour les partis politiques, cela tombe à point nommé puisque la période préélectorale a débuté et se conclura par une élection générale le 3 octobre prochain. Les partis d’opposition ont souffert de l’éclipse médiatique des deux dernières années puisque le gouvernement a bénéficié d’un quasi-monopole sur la couverture politique durant cette période.
Bien entendu, nous avons eu quelques petits soubresauts lors des sessions parlementaires, mais jamais assez pour permettre aux oppositions de faire valoir leurs idées.
L’échiquier politique est appelé à bouger en cette fin de pandémie. Déjà, nous avons vu un alignement plus progressiste avec les libéraux qui feront de leur projet «Éco» le centre de leur plateforme électorale et qui veulent promouvoir une économie verte.
Du côté de Québec solidaire, l’annonce de la candidature de Dre Mélissa Généreux, ancienne directrice régionale de la santé publique de l’Estrie dans Saint-François, donne le ton sur la capacité d’attraction qui augmente partout au Québec pour ce parti, qui n’était représenté qu’à Montréal il y a 4 ans et de sa volonté de participer activement au débat sur la révision du système de santé. C’est le seul parti d’opposition qui arrive sans «bagage» du passé sur ce sujet et cela pourrait lui être très favorable.
Pour le Parti Québécois, l’élection dans Marie-Victorin sera déterminante. La candidature de Pierre Nantel leur permet de garder espoir de préserver ce bastion péquiste, mais une défaite pourrait les voir glisser de façon importante dans les intentions de vote.
Finalement, impossible maintenant de qualifier de marginale la présence du Parti conservateur du Québec. Celui-ci a profité des dernières semaines pour se faire le porte-voix des citoyens fatigués des mesures sanitaires au Québec. Cependant, Éric Duhaime et son équipe devront profiter de cet élan pour diversifier leur discours et se positionner sur d’autres sujets que la pandémie afin d’éviter une chute qui pourrait être aussi rapide que leur montée récente.
Pour conclure, le gouvernement caquiste aura aussi fort à faire. Après presque deux ans durant lesquels les Québécoises et les Québécois ont soutenu la gestion de la crise, l’appui s’est vite et fortement effrité depuis quelques semaines. Il y a certainement beaucoup de doigts croisés pour que la date du 14 mars puisse être respectée et que l’on puisse amener d’autres sujets sur la table. D’ailleurs, le prochain budget provincial sera un indicateur important des sujets sur lesquels la Coalition Avenir Québec s’appuiera pour obtenir sa réélection.
Beaucoup d’économie, la refondation du système de santé et des positions très nationalistes feront certainement partie des priorités du gouvernement afin de conserver la confiance des Québécoises et des Québécois.
Tout cela, en espérant que la pandémie ne fasse pas de retour en force avant ou pendant l’élection. Un scénario que tous les chefs de parti souhaitent éviter.