Pas de répit pour la politique. À peine l’élection fédérale bouclée, nos yeux se tournent vers la circonscription provinciale d’Arthabaska, dans le Centre-du-Québec. Cette élection partielle s’annonce enlevante. Les enjeux sont grands pour les principaux partis politiques, surtout pour le Parti conservateur du Québec, qui tentera d’y faire élire son chef. La pression est forte!
Coup de sonde entre les élections générales, les élections partielles sont toujours importantes sur la scène politique. Elles sont presque toujours embêtantes pour le parti au pouvoir, surtout si ça brasse un peu… et c’est le cas ! Le printemps est bien chargé en controverses pour le gouvernement caquiste.
Lorsqu’on jette un coup d’œil aux projections sur le populaire site d’agrégation de sondages Québec 125, on constate une course à trois entre la CAQ, le PQ et le PCQ.
D’un Éric à l’autre?
Éric Duhaime sera candidat conservateur dans cette circonscription laissée vacante par le caquiste Éric Lefebvre.
Pour Duhaime, c’est l’occasion de faire son entrée à l’Assemblée nationale.
Le chef conservateur a demandé aux autres partis de lui laisser la voie libre en ne présentant pas de candidat contre lui. En fin de semaine, Denis Coderre a fait une publication pour appuyer cette idée.
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Même si cela peut sembler un peu gênant, Duhaime fait bien de demander aux autres partis de lui laisser la voie libre. Il n’a rien à perdre!
Au pire, ils refusent et on continue de parler du PCQ. Ce sera l’occasion de redire qu’il est anormal qu’un parti qui a obtenu 15 % des voix lors de la dernière élection ne termine avec aucun député. Au mieux, ils acceptent et Duhaime augmente ses chances de devenir député.
Pour Eric Duhaime, le fait de ne pas être élu constitue un handicap important : Manque de visibilité, manque d’accès aux médias parlementaires et participation incertaine au débat des chefs lors de la prochaine élection générale. Lors de la campagne de 2022, c’est la défection de Claire Samson de la CAQ vers le PCQ qui avait permis à Duhaime d’être au débat. Rien n’est garanti pour 2026…
Le Parti Québécois veut mettre la gomme
Pour le PQ, pas question négliger l’enjeu lié à cette élection partielle ! Les péquistes ont même tenu un événement public dans Arthabaska jeudi dernier, et ce même s’ils n’ont pas encore annoncé de candidature. Rappelons qu’en 2017, le PQ n’avait pas présenté de candidat contre Gabriel Nadeau-Dubois dans Gouin. C’était dans le contexte du projet de convergence des forces souverainistes… et le PQ avait de toute façon peu de chances de l’emporter.
Pour Paul St-Pierre Plamondon et ses troupes, cette élection partielle revêt une importance non négligeable. En effet, les victoires lors des élections partielles dans Jean-Talon (2023) et dans Terrebonne (2025) sont des jalons importants dans la trame narrative péquiste. Cette trame voulant que le PQ, avec sa petite équipe, réussisse à se maintenir à la tête des intentions de vote, et ce, malgré l’insécurité liée au retour de Trump et la crise tarifaire.
Arthabaska sera une intersection importante sur la route menant vers l’élection générale. Une victoire permettra de garder le momentum jusqu’en 2026, elle est donc un défi de tous les instants pour la formation indépendantiste.
Et si la CAQ renonçait?
Soyons clairs, la CAQ pourrait gagner Arthabaska. À égalité statistique avec le PQ et le PCQ, impossible de dire avec certitude qui l’emportera. La CAQ aurait bien besoin d’une bonne nouvelle. Une victoire électorale ne serait sans doute pas de refus. Mais une troisième défaite en partielle dans un comté caquiste serait horrible, une fois de plus.
Alors que faire ? La CAQ n’a pas besoin d’un député de plus, et les autres partis vont le répéter à outrance durant cette élection partielle. Mais quels bénéfices pour la CAQ de laisser entrer un 6e député péquiste ou Éric Duhaime à l’Assemblée nationale sans se battre?
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