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C’est un peu décourageant de constater qu’on est obligés de multiplier les actions, les amendes, les radars, mais que les comportements sont durs à changer.
La ministre des Transports présentait ce matin le plan pour la sécurité routière. Un plan costaud et pertinent, mais qui nous garde encore un peu en haleine puisque d’autres plans plus spécifiques doivent en découler. Cette annonce survient alors que les manchettes ont regorgé d’accidents, blessures et décès sur les routes tout l’été. Encore une fois, nous sommes forcés de constater qu’il faut être de plus en plus sévères pour que #LesGens changent leurs comportements.
À l’approche de la rentrée scolaire, le gouvernement a aussi choisi de mettre l'accent sur la sécurité autour des écoles, ce que je salue. Tout dépendant du quartier dans lequel on vit, la sécurité autour des écoles est très variable. Il n’y a pas que les risques d’accidents qui soient en cause, mais à voir le comportement de certains automobilistes, je suis encore très loin de laisser mon plus jeune aller à l’école primaire à pied ou en vélo.
Je l’admets, j’ai un traumatisme. Mon père est décédé à vélo, à l’âge de 25 ans, frappé par un chauffard. Par conséquent, vous comprendrez que je suis assez stressée chaque fois que mon plus vieux enfourche sa monture vers l’école secondaire, mais je ne peux pas non plus le garder dans une bulle de verre. Je serre les dents quand il me raconte ses mésaventures sur la route. J’entends bien les appels à la mobilité active, mais je demeure craintive. Suis-je la seule?
L’autre jour, mon gars me racontait qu’un automobiliste est carrément embarqué sur la chaîne de trottoir pour tourner à droite, sans jamais l’avoir vu. Il a dû freiner très fort pour ne pas foncer dans son véhicule. Un seul comportement (évitable) de tata comme celui-ci aurait pu entraîner des conséquences terribles.
«Oui, mais c’est parce que je suis pressé! »
Je suis fascinée par les comportements des automobilistes autour des écoles. J’en vois plusieurs rouler à 60 km/h, cellulaire à la main… et vous voulez le pire? C’est souvent des parents qui viennent de déposer leur propre enfant à l’école. Nous recevons régulièrement des courriels à ce sujet pour rappeler que la limite de vitesse est de 30 km/h autour de l’école et qu’il est interdit de faire des virages à 180 à l’intersection. Misère!
« Oui, mais c’est parce que je suis pressé! »
J’ai toujours un doute sur les retombées positives des radars photo sur les autoroutes qui nous font passer de 115 km/h à 100, mais j’en flanquerais partout autour des écoles. Nos petits piétons sont si vulnérables.
Il y a quelques semaines, la CNESST a dévoilé une augmentation de 258% du nombre d’accidents chez les signaleurs routiers entre 2017 et 2022. En juillet dernier, un chauffard a happé deux signaleurs routiers à Pointe-aux-Trembles, puis a fui les lieux.
« Oui, mais c’est parce que je suis pressé! »
C’est un peu décourageant de constater qu’on est obligés de multiplier les actions, les amendes, les radars… mais les comportements sont durs à changer. La problématique est telle, que le gouvernement doit développer un plan spécifique à ce sujet dans les prochains mois.
Oui, il y a les accidents, mais il y a aussi un manque de civisme qui rend la conduite désagréable pour tout le monde. J’ai l’impression que ça s’est empiré depuis la pandémie, suis-je la seule? Il me semble que l’impatience est plus grande, que les clignotants clignotent moins qu’avant, que les majeurs se lèvent plus souvent!
Quelqu’un a traversé trois voies parce qu’il s’est trompé au lieu de tourner à droite sur une rue et de prendre cinq minutes de plus pour aller reprendre le bon chemin.
« Oui, mais c’est parce que je suis pressé ! »
Bon, il faut que je me fasse à l’idée, les appels au civisme ne seront jamais suffisants! Nous allons continuer d’avoir besoin de mesures bien ciblées pour réduire les drames.
Cesare Beccaria, philosophe et criminaliste italien, disait que pour prévenir les crimes, « le poids de la peine et les conséquences d’un délit doivent être les plus efficaces pour ceux qui en sont témoins, et les moins durs pour celui qui les éprouve ». L’idée, c’est que les peines le plus efficaces ne sont pas nécessairement les plus sévères, mais les plus probables. Autrement dit, plus on a peur de se faire pogner, moins on va prendre la chance de faire un délit. Il croyait aussi beaucoup en l’efficacité de l’éducation.
Nous devrons donc nous résoudre à continuer encore et encore la sensibilisation et la multiplication des mesures… un travail éternel.