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Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a présenté mercredi le rapport de la sous-ministre en Santé, Dominique Savoie, soit une réflexion sur l’organisation et le fonctionnement du réseau de la santé.
Sabrina Rivet a discuté mercredi soir de ce rapport au bulletin Noovo Le Fil 22 avec le Dr Alain Vadeboncoeur, urgentologue.
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M. Vadeboncoeur explique que le rapport Savoie fait le constat de l’état du réseau de la santé avant et pendant la pandémie de la COVID-19.
«C’est un rapport un peu technique et je dirais même un peu jargonneux avec des mots comme "être à l’écoute" et "fluidité". C’est quand même des pistes intéressantes assez concrètes sur le terrain», précise le Dr Vadeboncoeur.
L’un des points importants du rapport Savoie est d’ailleurs la difficulté de gérer le système de santé localement, près des besoins. Le Dr Alain Vadeboncoeur voit d’un bon œil le fait que le rapport soulève ce problème.
«Le problème a notamment été constaté pendant la pandémie. Dans les CHSLD, souvent, il n’y avait pas de gestionnaires sur place et c’était difficile. La réforme Barrette avait beaucoup coupé dans la présence de ces gestionnaires intermédiaires, les gens qui sont sur le terrain avec les équipes. Maintenant, c’est difficile de prendre des décisions locales et c’est tellement important dans le réseau de prendre ce type de décisions», affirme-t-il.
Un autre point important soulevé dans le rapport Savoie concerne le manque de coordination dans le système de santé et de services sociaux au Québec.
«La coordination c’est de faire en sorte que les soins aient un sens. À Montréal par exemple, les gens ont tellement de choix, que les patients vont dans plusieurs hôpitaux. Ça manque un peu de cohérence et ce problème a été identifié», explique le Dr Vadeboncoeur.
«On propose de créer une instance de coordination. De quoi cette instance aura-t-elle l’air? Pour le moment c’est un peu flou», précise le Dr Alain Vadeboncoeur.
Le Dr Vadeboncoeur est d’avis qu’un autre élément intéressant du rapport est le point qui soulève que le ministère de la Santé se mêle trop de gérer les soins localement alors qu’il devrait surtout donner les orientations et laisser les établissements établir la façon de faire.
Pour l’instant, il est trop tôt pour parler de réforme selon le Dr Alain Vadeboncoeur, qui voit le rapport Savoie plutôt comme des pistes d’ajustements.
«Honnêtement, je ne suis pas certain que le réseau vivrait avec beaucoup bonheur une grosse réforme de structure. Nous l’avons déjà vécu et il y a encore des séquelles. Après la pandémie, ce n’est pas le meilleur moment pour avancer», est d’avis le Dr Alain Vadebonceur.
«Je crois toutefois qu’il y a des idées de bases intéressantes et elles pourraient inspirer ce qui s’en vient dans les prochains mois et les prochaines années», conclut-il.
Voyez l'entrevue complète du Dr Alain Vadeboncoeur dans la vidéo.