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L’avocat criminaliste Me Walid Hijazi explique le dossier d'André Boisclair revenant notamment sur la réponse à l'accusation, la suggestion commune pour la sentence, la décision du juge, la détention et la probation à venir.
André Boisclair a plaidé coupable à un chef d’accusation d’agression sexuelle avec l’aide d’un tiers envers une première victime et à un chef d’accusation d’agression sexuelle à l’endroit d’une deuxième victime.
L’ancien chef du PQ, qui aspirait à devenir premier ministre du Québec, écope ainsi de deux ans moins un jour de prison et d’une probation de deux ans après sa libération. Il sera également inscrit, à vie, au registre des délinquants sexuels.
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Étienne Fortin-Gauthier est revenu sur ce dossier lundi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec l’avocat criminaliste Me Walid Hijazi. Voyez l'entrevue en détail dans la vidéo ci-dessus.
Me Hijazi souligne d’entrée de jeu que la peine imposée à André Boisclair est une suggestion commune de la Couronne et de la défense.
«C’est un détail important. Ce n’est pas comme s’il y avait une chicane et que le juge avait dû trancher. Les avocats, qui sont des avocats d’expériences qui ont soigneusement étudié la cause, ont fait une suggestion commune au juge. Ce dernier a pris la décision en délibéré parce que c’est une affaire délicate et en bout de piste il a rendu une décision écrite de 10 pages où il entérine cette décision commune», explique-t-il.
Me Hijazi ajoute qu’il est normalement difficile pour un juge de s’écarter de la suggestion commune.
«Le juge se serait écarté s’il estimait que ça déconsidère l’administration de la justice. Mais, ici il explique que la décision est appropriée dans les circonstances», affirme-t-il.
Un des facteurs atténuants dans le dossier d’André Boisclair est le fait qu’il ait plaidé coupable, évitant ainsi aux deux victimes d’avoir à témoigner publiquement.
Les deux victimes, dont l'identité est protégée par un interdit de publication, ont tout de même livré des témoignages, le 20 juin, au palais de justice de Montréal, à la suite du plaidoyer de culpabilité de M. Boisclair. Dans les deux cas, il s'agissait de jeunes hommes qui vouaient tous deux un grand respect, voire une admiration, à l'ex-chef péquiste et ancien ministre, aujourd'hui âgé de 56 ans.
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Mais si les victimes avaient pu prendre la parole, donnant des détails sur les agressions, est-ce qu’André Boislair aurait pu écoper d’une peine de prison encore plus sévère?
«Ça fait partie de la négociation. Ce qu’il faut comprendre c’est que les suggestions communes sont indispensables au bon fonctionnement de la justice, sinon ça s’écroule. Le plaidoyer de culpabilité permet d’éviter le traumatisme de venir devant le tribunal, de subir un procès, de devoir raconter des événements traumatisants. Le plaidoyer de culpabilité c’est d’admettre ses torts, c’est la première étape vers la réhabilitation. Lorsqu’on évalue le risque de récidive et la peine à imposer, c’est un facteur atténuant important», explique-t-il.
André Boisclair purgera sa peine en prison. Au bout d’un moment, il aura droit à une libération conditionnelle. La probation suivra sa libération.
«C’est pour s’assurer qu’on surveille l’individu dans sa réintégration à la société. S’assurer qu’il respecte certaines conditions, dont garder la paix et avoir une bonne conduite. C’est une ordonnance que l’on voit régulièrement», explique Me Hijazi.
Concernant l’inscription d’André Boisclair au registre des délinquants sexuels, il s’agit aussi de la marche à suivre dans les cas de crimes sexuels. Le registre est un outil pour les policiers. Ce dernier répertorie les condamnations en matière de crimes sexuels au Québec.
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