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L'ancien chef du Parti québécois André Boisclair, âgé de 56 ans, a plaidé coupable à l'accusation d'agression sexuelle avec l'aide d'un tiers envers une première victime et d'agression sexuelle à l'endroit d'une deuxième victime.
Étienne Fortin-Gauthier a discuté de ce dossier avec Me Sophie Gagnon, directrice de Juripop, lundi soir au bulletin Noovo Le Fil 22.
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Me Gagnon souligne d’entrée de jeu que le fait de dénoncer une agression à caractère sexuel est une démarche «excessivement éprouvante pour les personnes victimes».
Le fait de dénoncer les agissements d’une personnalité publique prend d’autant plus de courage alors qu'il y a d'autres facteurs de difficulté, dont la symétrie au niveau des moyens.
«Dans le cas de M. Boisclair, on peut présumer que c’est quelqu’un qui a les moyens financiers pour être bien représenté devant la justice. Les victimes peuvent aussi présumer que le dossier sera médiatisé et on peut comprendre que pour elles c’est difficile de voir leur histoire relater ainsi dans les médias», explique Me Gagnon.
La directrice générale de Juripop souligne d’ailleurs que la démarche de dénonciation dans les cas de crimes à caractère sexuel est encore difficile pour les hommes, qu’ils soient dans des relations homosexuelles ou hétérosexuelles.
«Il y a encore beaucoup de tabous qui persistent autour des agressions sexuelles dont les hommes sont victimes. On va notamment ridiculiser les hommes qui dénoncent parce que l’on considère qu’en tant qu’hommes ils auraient pu ou ils auraient dû se défendre. Les hommes qui sont agressés sexuellement dans l’enfance, ça prend en moyenne 40 ans pour dénoncer», affirme Me Gagnon.
Avec sa réponse aux accusations, André Boisclair s’expose à près de 2 ans de prison.
«C’est deux ans moins un jour la suggestion commune des avocats. Les suggestions communes se sont vues favorablement par le système de justice parce que ça permet d’assurer des sentences qui sont équitables et efficaces», explique Me Gagnon.
Le juge au dossier du procès d’André Boisclair a pris sa décision en délibéré et rendra sa décision le 18 juillet prochain.
Voyez l’entrevue complète de Me Sophie Gagnon dans la vidéo ci-haut.
Dans la vidéo, Me Sophie Gagnon revient également sur le scandale qui secoue actuellement Hockey Canada alors que des joueurs de l'équipe nationale junior de 2018 auraient été impliqués dans une affaire de viol collectif.
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