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«On a une industrie qui utilise des stratégies vicieuses pour enrôler nos jeunes et les rendre plus dépendants.»
La Commission spéciale sur les impacts des écrans sur la santé de nos jeunes se poursuit à l'Assemblée nationale. La Dre Mélissa Généreux a d'ailleurs témoigné jeudi devant les parlementaires.
Ce texte a été rédigé par l'équipe du pupitre de Noovo Info.
Selon la Dre Généreux, il faut aller au-delà de la sensibilisation. «Des trousses à outils, des sites web sont importants aussi, mais il faut agir au niveau des environnements et de l'encadrement de l'industrie», a-t-elle dit au bulletin Noovo Info 17.
La médecin spécialiste et professeure à la faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke estime que les écrans sont addictifs chez les jeunes, en prenant l'exemple du tabac et d'autres substances addictives.
«Plus on étudie les écrans, plus on se rend compte que les réseaux sociaux et les jeux vidéo notamment ont le même effet sur ce circuit de récompense. [....] C'est d'avoir le goût d'y retourner le plus souvent possible et d'y penser toujours», a-t-elle expliqué.
Le professeur en technopédagogie de l'UQAC Patrick Giroux soutient que l'école a également un rôle à jouer. «C'est quelque chose qu'on aurait dû aborder il y a plusieurs mois et années, parce que la situation depuis la dernière réforme en éducation a déjà évolué. Ça va vraiment vite.»
Mais, comment mieux encadrer le temps derrière les écrans en tant que parents? Il faudrait peut-être miser sur le dialogue et dicter les attentes avec son enfant et non faire de la réprimande, indique la Dre Généreux.
«Il faut que ça vienne avec des alternatives», a-t-elle avancé. «Quand on amène les enfants à faire des sorties dehors ou aller jouer avec des amis, qu'on les occupe avec des activités. [...] Miser sur sans écran est une approche plus positive de la part des parents.»
Interrogé par Noovo Info, le député caquiste de Jonquière, Yannick Gagnon, pense que les parents doivent être également formés sur cet enjeu. «Je suis parent et je me demande comment on fait avec ça», a-t-il avoué.
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Bien que le temps passé devant les écrans a un impact sur le comportement des enfants selon leurs âges, le contenu visionné et le contexte d'usage peuvent également peser dans la balance.
«Plus on passe du temps devant les écrans, plus on ne passe pas le temps à faire autre chose», a soulevé la Dre Généreux. «Si vous passez le 2h devant la télé en famille à manger du pop-corn n'est pas pareil que si vous le passez devant le cellulaire, dans la noirceur et à forcer les yeux.»
Selon le député Yannick Gagnon, cette commission spéciale permettra de trouver un «chemin qui pourrait plaîre à tout le monde et vers lequel on va se diriger».