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Est-ce que Québec vise l'implantation «d'une majorité numérique»? Il est trop tôt pour statuer, mais «rien n'est d’exclu pour le moment».
Québec lance officiellement jeudi les travaux de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ).
Les enjeux et les défis liés à l'utilisation des écrans (télévision, tablette numérique, téléphone, jeux vidéos) chez les jeunes de moins de 18 ans sont grands et parfois complexes.
À voir notamment : Attention, l'usage excessif des écrans peut avoir un impact sur les jeunes enfants
La CSESJ devra faire le point sur plusieurs de ces enjeux, dont le temps d'écran chez les jeunes en lui-même, sur les mesures d'encadrement des écrans à l'école et sur le Web – y compris l’accès aux outils numériques d’apprentissage – sur l’accès aux réseaux sociaux – y compris par l’entremise des jeux vidéos –, sur la cyberintimidation – y compris le partage de matériel sexuellement explicite, sur l'accès des mineurs à la pornographie sur le Web, sur la cyberdépendance et sur la publicité destinée aux jeunes sur les plates-formes et les applications.
La CSESJ est présidée par Amélie Dionne, députée caquiste de Rivière-du-Loup. Elle travaillera aux côtés notamment d'Enrico Ciccone (député de Marquette - PLQ), Alexandre Leduc (député d'Hochelaga-Maisonneuve - QS) et Pascal Bérubé (député de Matane-Matapédia - PQ).
Les membres de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ) sont unanimes qu'il ne faut pas diaboliser l'utilisation des écrans et des réseaux sociaux et que la position des jeunes doit être entendue.
«On veut placer les jeunes au cœur de notre mandat. On veut les entendre directement sur la relation qu’ils entretiennent avec les écrans, les réseaux sociaux et les jeux vidéo. Notre approche sera basée sur des échanges et l’écoute, et ce, afin d’établir un portrait juste et équilibré avec les effets positifs et négatifs», a notamment expliqué Mme Dionne en conférence de presse.
Des rencontres dans certaines écoles primaire et secondaire du Québec sont prévues en novembre. Les régions visitées seront la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Capitale nationale, Montréal et l’Outaouais.
Outre les jeunes, la CSESJ entendra aussi l'avis de parents, de grands-parents, d'intervenants du secteur de l’éducation ainsi que des spécialistes de la santé, du développement de l’enfant, du droit, de la psychologique, de la sociologie et de la pédagogie.
Des experts de la France, du Royaume-Unis, des États-Unis et de l'Allemagne viendront aussi donner leur point de vue sur les effets que le temps passé sur les écrans suscite sur le développement social, physique et cognitif de nos jeunes.
Est-ce que Québec vise l'implantation «d'une majorité numérique» comme l'a notamment proposé le Parti québécois? Il est trop tôt pour statuer, mais «rien n'est d’exclu pour le moment», a affirmé Amélie Dionne.
Rappelons toutefois qu’en mai dernier, le premier ministre du Québec, François Legault avait balayé l’idée d’imposer une majorité numérique.
Un mois auparavant, son ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, avait toutefois déclaré au parlement avoir «identifié les réseaux sociaux comme problématiques».
«Il y a eu d'autres choses qui ont été faites sur les réseaux sociaux, soit l'âge, soit le contenu édité. Donc, nous on demande aux experts ce qui peut être fait. Ça va être une décision basée sur la science», avait-il ajouté.
Plus récemment, l’aile jeunesse de la CAQ s’est penchée sur la question de la majorité numérique en discutant de la possibilité de proposer que l’accès aux réseaux sociaux soit interdit aux moins de 16 ans.
La commission spéciale doit déposer son rapport au plus tard le 30 mai 2025.
Avec des informations de La Presse canadienne