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Non, non! Je ne vous parlerai pas ici de déversements d’eaux usées, mais plutôt d’une histoire qui vous fera peut-être penser à un ancien maire lavallois et d'une toilette où l'argent flottait.
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Depuis la défaite judiciaire de Donald Trump, qui souhaitait bloquer la remise de documents au comité chargé d’enquêter sur l’attaque du Capitole du 6 janvier, plusieurs révélations font surface et peu d’entre elles sont très reluisantes pour l’ancien président.
Il n’est pas ici question d’entrer dans les détails de l’enquête sur l’insurrection et si Donald Trump peut être mis en cause ou non. On parle plutôt ici de manipulations illégales de documents. Que ça.
Aux États-Unis, les Archives nationales sont responsables d'amasser et classifier tous les documents associés à une présidence. En vertu du Presidential Records Act de 1978, les documents présidentiels ne sont pas de documents privés. Ce sont des biens publics qui doivent être remis aux Archives nationales à la fin du mandat présidentiel.
Deux points sont importants pour bien en comprendre l’importance: les employés de la Maison-Blanche sont obligés de séparer les documents, dits personnels, des documents présidentiels. Toutefois, il est possible pour un président de disposer de documents publics, mais uniquement après avoir eu la permission par écrit des archivistes. C'est la loi.
Il n’y a pas d’équivalent au Canada du Presidential Records Act, où ce sont bel et bien les Archives nationales qui gèrent la documentation associée aux différents premiers ministres. Il s’agit plutôt «du patrimoine documentaire privé».
En cherchant les documents à remettre aux Archives nationales, on a découvert qu’une quinzaine de boites de documents avaient été apportées par Donald Trump à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
À l’intérieur: des lettres «d’amour» entre Trump et Kim Jong-un, le leader nord-coréen, ainsi qu’une lettre remise par Barack Obama lors la transition en 2017. Une vielle tradition lors de la passation des pouvoirs. Selon de nombreux médias américains, il y aurait eu aussi des documents classifiés qui auraient fait le voyage à Mar-a-Lago.
Les Archives nationales ont d’ailleurs demandé au département de la Justice de faire enquête, puisque cela pourrait être un acte criminel.
Lorsqu’on parle de documents classifiés, impossible de ne pas penser à Hillary Clinton et sa manipulation irresponsable de documents de ce type sur un serveur personnel situé à sa résidence. Les fameux «emails» d’Hillary.
Rappelons-nous que Trump et ses acolytes ont crié pendant des mois (que dire, des années) à l’injustice en demandant qu’elle soit arrêtée et emprisonnée (souvenons-nous du lock her up pendant les rassemblements politiques). Il sera difficile de se défendre en prétendant que le transport de documents confidentiels dans une résidence privée n’est «pas si grave» si cette histoire s’avère être validée.
De plus, il a été démontré, à la suite de différents témoignages, que Donald Trump aurait eu tendance à déchiqueter des documents lorsqu’il était président. Ce qui, faut-il le rappeler à nouveau, est interdit par la loi. Mais ce que la journaliste du New York Times, Maggie Haberman, révèle est encore plus déconcertant.
Donald Trump aurait voulu se débarrasser de documents en les «flushant» dans la toilette de la Maison-Blanche. Oui, oui, en tirant la chasse d’eau présidentielle. Des témoins auraient vu à quelques reprises des bouts de papier flotter alors que le trône présidentiel était bloqué.
Le principal intéressé a cru bon de dénoncer l’histoire et de clamer son innocence. Rappelons-nous aussi cette fixation du Président sur la pression d’eau dans les douches et dans les toilettes, une affirmation revenue plusieurs fois dans ses discours.
Finalement, le registre d’appels téléphoniques de la Maison-Blanche pour la journée du 6 janvier aurait été trafiqué, selon le comité d’enquête. Des appels placés du bureau ovale ne s’y trouvent plus. Oui, à la Maison-Blanche, on note tout et on conserve tout.
Ajoutons cela à tout ce qui vient d’être énuméré et disons-le, ça ne sent pas très bon.