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Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déposé mercredi le projet de loi 28 visant à mettre fin à l'état d'urgence sanitaire au Québec, en vigueur depuis le 13 mars 2020, confirmant que le gouvernement conservait des pouvoirs extraordinaires jusqu’au 31 décembre 2022.
Pour la cheffe du Parti libéral du Québec et cheffe de l’opposition officielle du Québec Dominique Anglade, le projet de loi 28 est un «déni de la démocratie» et une «mascarade».
En entrevue mercredi au bulletin Le Fil 22h avec Michel Bherer à Noovo Info, elle rappelle que l’état d’urgence est un décret qui est renouvelé chaque semaine pour décréter qu’il y a un état d’urgence et «tout ce que le gouvernement doit faire pour lever l’état d’urgence, c’est d’arrêter de le renouveler, point.»
Mme Anglade estime que les élus(es) de la CAQ maintiennent l’état d’urgence pour les neuf prochains mois pour «avoir les pleins pouvoirs et décider ce qu’ils veulent sans jamais devoir revenir à l’Assemblée nationale.»
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Le gouvernement de François Legault affirme vouloir garder quelques pouvoirs possibles grâce à l’état d’urgence afin d’être prêt à faire face à une éventuelle sixième vague de la COVID-19.
La cheffe du Parti libéral du Québec déplore l’absence de détails par rapport à ces fameux pouvoirs dans le projet de loi 28.
« Si le gouvernement veut se garder quelques pouvoirs, j’aimerais qu’il décrive exactement de quels pouvoirs il s’agit. Dans le projet de loi pour prolonger l’état d’urgence, ils ne détaillent pas, ils disent seulement qu’ils veulent garder les pleins pouvoirs jusqu’en décembre 2022,» affirme-t-elle.
Dominique Anglade y voit là une stratégie de la Coalition avenir Québec alors que la campagne électorale provinciale arrive à grands pas.
«Ce qu’ils veulent faire, c’est faire en sorte qu’ils n’ont jamais besoin de revenir à l’Assemblée nationale et demander quoi que ce soit» est d’avis Mme Anglade qui n’aurait jamais pensé que le gouvernement puisse déposer un tel projet de loi.
Par ailleurs, les élus(es) du Québec vivront leur dernière session parlementaire avant les élections générales d’octobre 2022. Il est possible que le projet de loi pour la fin de l’état d’urgence et celui visant la refonte du système de santé deviennent des enjeux pour la campagne électorale plutôt que de bien servir les intérêts de la population québécoise.
En ce sens, Dominique Anglade estime qu’un gouvernement doit se poser de sérieuses questions lorsque les partis d’opposition, les gens de la société civile et une majorité de syndicats sont contre une proposition qu’il mène de l’avant.
Elle estime que la CAQ fait également fausse route avec le dossier de l’hydroélectricité : «leur projet de loi ne tient pas la route, personne n’est d’accord avec eux. C’est la même chose pour l’état d’urgence.»
La cheffe du Parti libéral du Québec a bien l’intention de remonter dans les intentions de vote en vue de l’élection de l’automne. Pour y arriver, elle affirme qu’elle sera présente sur le terrain, qu’elle ira à la rencontre des gens et qu’elle sera à l’écoute de ceux-ci.
Dominique Anglas s’engage aussi à proposer «des choses qui reflètent bien ce que les gens vivent dont la lutte à la l’inflation et l’élimination de la TVQ.»