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Paisible et relaxe l’année 2021 chez nos voisins du sud ? Détrompez-vous, même si 2021 marque l’entrée en fonction du président Biden et la mise à la retraite du tonitruant Donald Trump. Même (presque) absent de la scène politique américaine, l’ex-président ne continue pas moins de marquer en grande partie l’actualité des États-Unis.
« Trump a gagné ». « Complot ». « Arrêtez la fraude électorale à tout prix ».
L’année 2021 a débuté comme l’année précédente s’était terminée, soit dans la contestation des résultats de l’élection présidentielle de novembre. Aujourd’hui encore, plus de 75 % des Américains d’allégeance républicaine ne considèrent pas Joe Biden comme leur président légitime. Pour ces millions d’électeurs, l’élection fut tout simplement volée à l’ex-président Donald Trump.
Pourtant, après moult recomptages, y compris plusieurs payés par des proches de Trump, aucune fraude à grande échelle n’a encore été détectée. Des morts ont-ils voté ? A-t-on oublié d’inscrire des citoyens sur des listes électorales ? Oui et oui. Mais c’est le cas pour chacune des élections. Toutefois, est-ce qu’un complot aux proportions inégalées a été constaté, au point de drastiquement falsifier le résultat ? Non et non.
Cette contestation a eu un impact on ne peut plus important en début 2021 au point qu’elle a culminé le 6 janvier par l’insurrection du Capitole. ce jour-là, des centaines de manifestants se sont transformés en émeutiers en forçant leur entrée au Capitole, siège de la démocratie américaine à Washington D.C.
L’objectif était simple, empêcher la certification du résultat électoral de 2021 qui confirmait la victoire de Joe Biden à titre de président des États-Unis.
« Fun fact » : encore à ce jour, Donald Trump n’a jamais officiellement concédé la victoire au président Joe Biden.
L’actualité américaine est tellement riche en évènements qu’on en oublie presque qu’il y eut un deuxième procès en destitution visant l’ancien président Trump. Pour la petite histoire, c’était la première fois qu’un président était visé par deux processus de la sorte.
Une autre première : Donald Trump a eu droit à un second procès alors qu’il n’était même plus en poste. Il a été accusé par ses pairs d’avoir incité à l’insurrection dans la foulée de l’assaut au capitole.
Dix républicains de la Chambre des représentants avaient alors brisé les rangs pourtant serrés des républicains pour l’accuser. Par la suite, sept sénateurs se sont joints aux démocrates en votant pour sa destitution lors du dit-procès. Malheureusement ou heureusement, c’est selon votre allégeance, il eut fallu trois sénateurs de plus pour entraîner sa destitution.
« I can’t breathe. »
On se souviendra tous de la tristement célèbre vidéo où l’on voyait George Floyd articuler avec difficulté « I can’t breathe » avant de mourir aux mains d’un policier blanc de Minneapolis au printemps 2020.
Par son décès s’en est suivi un mouvement de contestations et de dénonciations sans précédent des inégalités raciales, particulièrement quant au traitement des Afro-américains par les policiers blancs.
Moins d’un an après le décès de George Floyd, l’ex-policier Derek Chauvin a été reconnu coupable de meurtre, un fait, il faut le souligner, extrêmement rare aux États-Unis. En juin dernier, Chauvin a été condamné à vingt-deux ans et demi de prison.
Une grande partie du pays avait alors poussé un soupir de soulagement, à la fois en souvenir d’un homme injustement arrêté par une police raciste, mais aussi parce des manifestations qui auraient pu mal tourner furent évitées.
31 août 2021. Dans un geste surprise, la totalité des troupes américaines quitte le territoire afghan, mettant ainsi fin à vingt années d’occupation et à une guerre qui a marqué toute une génération traumatisée par les attentats du 11 septembre 2001.
Précédés d’une négociation surprenante avec les talibans, les Américains et ses alliés, dont le Canada, ont quitté le pays dans le chaos alors que quelques jours auparavant, les talibans avaient chassé du pouvoir le gouvernement élu afghan. Ce départ précipité a choqué l’opinion publique un peu partout sur la planète.
« Tout ça pour rien », ont alors affirmé plusieurs vétérans et familles qui avaient perdu un proche lors des deux décennies de combats. La reprise du pouvoir des Talibans, chassés par les Américains lors de l’invasion du pays après les attentats du 11 septembre, a fait mal à la cote de popularité de l’actuel président Joe Biden, nonobstant le fait que la négociation avait été amorcée sous le règne du président Trump.
Personne ne pourra oublier les images terribles de l’évacuation chaotique des civils afghans ainsi que la disparition d’une douzaine de soldats américains participant à l’évacuation, lors d’un attentat suicide survenu à quelques jours seulement de leur départ.
Il ne faudrait pas non plus oublier l’impact sur le recul des droits humains au pays, particulièrement pour les femmes afghanes qui avaient recommencé à rêver dans les dernières années.
Comme je l’ai illustré dans ma chronique précédente, l’année 2021 marque aussi celle de la plus grande menace au droit à l’avortement en près de cinquante ans. Le Texas, mais également une poignée d’autres États, n’a de cesse, par le biais des tribunaux, d’interdire aux femmes la possibilité de choisir ce qu’elles désirent faire avec leur corps dans l’éventualité d’une grossesse non désirée. À l’image de 2021, 2022 sera déterminante pour ce combat qui dure depuis plusieurs générations.