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La pression était énorme sur les épaules de Kamala Harris. A-t-elle relevé le défi?
Le débat présidentiel très attendu entre les candidats Kamala Harris et Donald Trump est maintenant chose du passé. Bien qu’à des années lumières du duel Biden-Trump de juin dernier, aucun des candidats n’a su mettre K.O. l’adversaire. On peut aussi dire que la désinformation était au rendez-vous!
La pression était énorme sur les épaules de Kamala Harris qui devait se présenter aux électeurs indécis comme l’unique option à considérer le 5 novembre prochain. Dans la course depuis uniquement 6 semaines, soit depuis l’abandon de Joe Biden, elle se mettait pour la première fois en danger.
Au tout début de l’échange diffusé sur le réseau ABC, elle a semblé très nerveuse et les réponses scriptées étaient enchaînées les unes après les autres. Bien qu’elle ait eu le sens du punch avec des lignes bien préparées, c’est vraiment avec le deuxième sujet qu’elle a su se démarquer: l’avortement et les droits reproductifs en général. On sentait que les réponses venaient du cœur et non de la tête. Elle a parlé directement aux Américains en donnant des exemples concrets des effets du renversement de Roe contre Wade, qui garantissait le droit à l’avortement à la grandeur du pays.
Donald Trump a quant à lui très mal paru en ressortant la carte «les démocrates veulent exécuter les bébés après la naissance». Heureusement, la modératrice a immédiatement rectifié le tir en affirmant que c’était complètement faux.
Sachant très bien qu’il s’agit du dossier qui peut faire le plus mal aux démocrates, Trump n’a pas hésité à parler d’immigration à chaque chance qu’il a eue, même si le sujet ne s’y prêtait pas. Il a aussi joué «la carte de la peur» en affirmant non seulement que les immigrants en situation irrégulière étaient presque tous de dangereux criminels, qu’ils étaient ici grâce à l’administration Biden-Harris, mais aussi que certains migrants allaient jusqu’à manger les animaux de compagnie des Américains.
Bien évidemment, le modérateur a fait une rectification de faits en direct en affirmant que c’était complètement faux. J’ajouterais même complètement ridicule.
Sur le sujet le plus important pour les électeurs américains, l’économie, les candidats ne sont pas allés en profondeur. Beaucoup de doigts ont été pointés, beaucoup d’exagération aussi ainsi que l’accusation que l’un et l’autre allaient détruire l’économie s’il était élu.
Sur le dossier de la guerre en Ukraine, Trump a refusé de répondre à la très claire question: «souhaitez-vous la victoire de l’Ukraine». Il a aussi réitéré qu’il allait régler la guerre en 24 heures. Rien pour faire taire les allégations de copinage entre Trump et Vladimir Poutine.
Kamala Harris a réussi à quelques reprises à provoquer Trump, qui n’a pas pu se retenir pour répliquer. Elle a parlé des spectateurs qui s’ennuyaient à la fin des rassemblements de Trump et quittaient même avant la fin de son allocution. Elle lui a aussi habilement rappelé qu’il avait été mis à la porte par 81 millions d’Américains et que oui, il avait bel et bien perdu l’élection de 2020. Un petit clin d’œil au «you’re fired» de l’époque où Trump animait The Apprentice.
Même si Harris n’a pas eu la performance la plus éclatante de tous les temps, elle a eu l’appui rêvé qui a même «brisé Internet» mardi soir! Taylor Swift, après avoir visionné le débat, a affirmé qu’elle allait voter pour le duo Kamala Harris—Tim Waltz. Elle a aussi signé sa publication sur Instagram par «une childless cat lady», qui est l’une des attaques ridicules mises de l’avant par JD Vance, colistier de Trump. Selon lui, les femmes seules et sans enfants «qui vivent uniquement avec leurs chats» ne devraient pas être au pouvoir et avoir leur mot à dire dans une élection. Des propos qu’il regrette peut-être aujourd’hui.