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Ottawa fait appel d'une décision d'un juge de la Cour fédérale qui a récemment déclaré que la décision du gouvernement fédéral de classer les articles en plastique comme toxiques était à la fois «déraisonnable et anticonstitutionnelle».
Sylvain Charlebois, professeur en agroalimentaire de l’Université de Dalhousie, est d'avis que cette décision de la Cour fédérale «suscite une grande incertitude réglementaire pour l'industrie alimentaire alors qu'elle cherche à réduire sa dépendance au plastique.»
En entrevue au bulletin Noovo Info 22 avec Michel Bherer, dans le cadre du segment Ça compte, M. Charlebois explique que les intentions d'Ottawa pour faire face à la lutte aux plastiques sont bonnes — en voulant ajuster la dépendance aux plastiques — mais, que la façon de s'y prendre, notamment le ton et l'approche, serait à revoir.
«Au Québec, au niveau des municipalités, nous avons adopté une approche beaucoup plus réaliste», soutient M. Charlebois.
Si le plastique est encore nécessaire pour l'industrie agroalimentaire, c'est qu'il s'agit de l'option la moins chère et la plus disponible.
«C'est prouvé depuis des années que le plastique offre aux consommateurs des produits salubres. Nous sommes en mesure de diminuer le gaspillage alimentaire le plus possible. Essentiellement, c'est difficile à remplacer.»
Il existe évidemment des moyens pour diminuer les impacts de l'agroalimentaire sur l'environnement, notamment au niveau du suremballage.
«C'est de développer de nouvelles technologies. Il existe de nouvelles technologies actuellement, mais elles sont peu abordables. C'est avec le temps que nous allons pouvoir le faire...», croit M. Charlebois.
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Le professeur en agroalimentaire estime qu'une étape importante sera aussi d'impliquer les partenaires étrangers et de s'assurer qu'ils s'ajustent aux nouveaux règlements en matière de plastique.
«On tente d'aller de l'avant avec de nouvelles politiques à Ottawa, mais sans consulter les producteurs étrangers, par exemple des partenaires en Californie. On importe énormément de ces endroits. Si on applique des règlements trop sévères, ils pourraient décider de bouder le Canada et les prix pourraient exploser. Il faut faire attention avec ces mesures parce qu'on pourrait pénaliser les consommateurs à long terme», estime M. Charlebois.
«Il faut aller de l'avant en éliminant le pastique, mais l'approche doit être raisonnable», conclut-il.
Voyez l'entrevue complète de Sylvain Charlebois, professeur en agroalimentaire de l’Université de Dalhousie, dans la vidéo ci-haut.