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Arthabaska: la circonscription que tous les partis veulent gagner

Prochaine étape avant les élections générales: la partielle dans Arthabaska.

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Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec et candidat dans la circonscription d'Arthabaska. Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec et candidat dans la circonscription d'Arthabaska. (Montage Noovo Info et La Presse canadienne)

À peine les résultats de l’élection fédérale connus et entérinés, les partis politiques québécois, eux, sont prêts à sauter dans l’arène. L’automne 2026 se profile à l’horizon, et les machines électorales provinciales se mettent en branle. Prochaine étape avant les élections générales: la partielle dans Arthabaska.

Les libéraux provinciaux se cherchent un capitaine

Chez les libéraux du Québec, la reconstruction s’amorce à travers une course à la chefferie déjà bien entamée. Samedi et dimanche, les cinq candidats en lice ont croisé le fer à deux reprises, une fois en français et l’autre dans la langue de Shakespeare.  Encore loin de galvaniser les foules, le parti tente néanmoins de se redéfinir après des années passées dans le purgatoire.

Ce processus, bien que très en amont de l’échéance électorale du 5 octobre 2026, marque une étape cruciale pour un parti qui doit se redéfinir autant dans ses idées que dans son leadership sans oublier cet immense défi, celui de redevenir une réelle option en région.

Arthabaska : terrain de jeu pour Duhaime et PSPP

Pendant ce temps, une autre bataille se prépare dans le centre du Québec. La partielle à venir dans Arthabaska, provoquée par le départ de l’ex-député caquiste Éric Lefebvre vers Ottawa, devient un enjeu stratégique pour plusieurs formations politiques. Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, y voit une occasion en or de faire enfin son entrée à l’Assemblée nationale. Toujours sans siège, il espère transformer cette partielle en tremplin électoral.

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Le Parti québécois, lui, n’a pas l’intention de lui laisser le terrain libre. Paul St-Pierre Plamondon a inauguré son local électoral à Victoriaville avec la volonté claire d’en faire un test grandeur nature. Après avoir décoché une flèche peu subtile à Yves-François Blanchet au lendemain d’une soirée difficile pour le Bloc, PSPP veut désormais ancrer dans le réel les bons sondages qui le placent en tête depuis plusieurs mois. Pour le chef péquiste, cette partielle est une vitrine pour démontrer que cet appui n’est pas que théorique : il est concret, mobilisé et prêt à se traduire en votes.

La CAQ à la défense de son château fort

La Coalition avenir Québec, pour sa part, devra défendre un territoire qui fut, jusqu’à tout récemment, un bastion solide. En 2022, Éric Lefebvre avait remporté Arthabaska avec plus de 50 % des voix. Mais dans le climat politique actuel, rien n’est acquis. L’érosion de l’appui à la CAQ dans les sondages rend cette partielle cruciale pour tester la solidité du socle électoral caquiste à l’approche de l’année préélectorale.

Une triangulaire aux allures de sondage grandeur nature

Selon les projections de Philippe J. Fournier du site Qc125, Arthabaska se profile comme une véritable course à trois : la CAQ à 28 %, le PQ à 27 %, et le PCQ à 26 %. Un match serré, où tous peuvent gagner, qui transformera cette élection partielle en baromètre du climat politique québécois. Plus qu’un simple scrutin local, Arthabaska deviendra un laboratoire électoral révélateur des rapports de force à venir.

Mais d’autres y verront aussi une occasion de prendre le pouls. Le Parti libéral du Québec, qui amorce sa reconstruction à travers une course à la chefferie, espère profiter de l’exercice pour renouer avec un électorat francophone de plus en plus difficile à convaincre, et peut-être repartir sur une note positive. Quant à Québec solidaire, désormais orphelin de Gabriel Nadeau-Dubois, cette partielle représente une occasion de rappeler qu’il est encore bien vivant.

Le préambule avant la grande bataille

La partielle d’Arthabaska, prévue sous peu, sera donc bien plus qu’un simple scrutin local. C’est un baromètre électoral, un test pour tous les partis, et un préambule grandeur nature à la vraie joute de 2026. Chaque chef y voit une chance de marquer des points, chaque parti veut y prouver qu’il est dans la course. Bref, tout le monde veut gagner même si ce n’est qu’un avant-match avant la grande finale.

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Alain Rayes

Alain Rayes

Chroniqueur