Chroniques

Allo E. T. !

Alex Perron a décidé d'écrire une petite lettre de bienvenue aux extraterrestres.

Mis à jour

Publié

(Montage Noovo Info et image tirée de la banque d'images Envato)

Au mois de juillet dernier, les astronomes du monde entier, via leur grosse loupe de l’espace, ont découvert un objet céleste inhabituel qui se déplace rapidement vers le soleil. Ce serait une saprée grosse comète qui arrive de ben ben loin.

Plus loin que Tattooine, la planète où habite le jeune Luke Skywalker.

Ils l’ont baptisé 3I\Atlas.

Bon, ce n’est pas le prénom le plus sexy de la planète, mais que veux-tu, ce sont des chercheurs universitaires, pas des influenceurs. Cependant, quelques scientifiques ont émis l’hypothèse que ce serait plutôt un vaisseau spatial et que celui-ci se dirigerait drette vers notre planète et qu’il arriverait au mois de novembre.

Honnêtement pour un objet qui se déplace super vite, c’est quand même long, 4 mois à attendre. En même temps, c’est une solide ride. On peut les comprendre de faire un peu de tourisme galactique.

Personnellement, j’aimerais ça que ce soit des extraterrestres. Ça nous replacerait peut-être les yeux dans les trous. Je ne peux pas croire qu’on est les seuls dans l’univers. Ça sonne prétentieux et nombriliques.

Mais, peu importe que ce soit vrai ou pas, j’ai décidé de ne pas courir le risque et j’ai décidé de leur écrire une petite lettre de bienvenue. Je me sens comme Annette Bening dans Mars attack de Tim Burton (référence de tripeux de science-fiction ici).

À VOIR AUSSI | «C'est assez bizarre»: des pilotes décrivent des lumières triangulaires impossibles à identifier dans le ciel

Chers extraterrestres,

Au nom de l’humanité et en mon nom personnel, je vous souhaite la bienvenue sur la Terre qu’on appelle aussi la planète bleue. Parce que comme vous avez pu le constater en stationnant votre gros vaisseau en orbite, elle est surtout recouverte d’eau bleue. Mais si on veut être plus à jour, il faudrait dire la planète bleue avec des mottons de plastiques. Parce qu’on a la mauvaise manie de sacrer des affaires en plastiques dans l’eau.

Ça nous dérange que votre immense autobus reste en orbite, mais cependant, faites attention pour ne pas fesser des satellites. On en a besoin pour nos télécommunications. Ce qu’on appelle ici des TikTok. Ce sont de p’tits bouts de films pas super importants, mais dont on est ben ben dépendants. Genre, si vous scrappez tout ça, on va vous haïr avant même de vous voir en chair et en peau grise.

Sur notre planète, on parle plusieurs langues, alors svp, en choisir une pour nous parler. Parce qu’honnêtement, ça ne nous tente pas tant d’en rajoute une nouvelle. On est plutôt paresseux pour apprendre des affaires un brin trop complexes.

Si jamais vous atterrissez à Montréal, il est inutile de vous prévoir un moyen de transport. On a ce qu’on nomme des Bixis. C’est une patente sur deux roues qu’on loue dans un rack sul’bord du trottoir.

Vous serez charmé par nos multiples pistes cyclables. Comme on dit ici : y’en a un char, pis une barge. De plus, elles sont bordées de magnifiques parcs éponges. Un parc éponge, c’est un racoin minuscule de gazon qui est capable d’absorber un solide orage de pluie. Du moins, c’est ce que la mairesse nous dit.

Nous avons plein de festivals. Ce sont des moments pour s’amuser en groupe devant un être humain qui performe. Par exemple, nous adorons danser devant un être humain qui chante. Chanter, c’est produire des sons sous forme de mélodie. Disons que nous en avons de toutes les sortes et certains réussissent mieux que d’autres à faire les sons de façon harmonieuse.

Mais honnêtement, si vous êtes venu sans une shit load de vêtements, laisse faire les festivals. Si tu n’as le look approprié qui va avec le style du festival, tu n’auras pas de fun. Et tes photos ne seront pas reprises par AUCUN site internet à potins. La plaie.

Je ne sais pas encore ce que tu manges sur ta planète, mais ici on adore le poulet frit. On plume un gros oiseau, on le roule dans la farine et des épices secrètes avant de le faire frire dans une huile très chaude. On mange aussi des beignes. Ce sont des mottons de pâtes qu’on fait frire dans une huile très chaude.

C’est beaucoup moins le fun à manger, mais certaines personnes aiment faire frire des feuilles de kale dans une huile très chaude. Ça ne goûte rien, mais au moins, c’est frit. Tu auras compris qu’on tripe pas mal sur l’huile. D’ailleurs, si vous êtes ici pour nous envahir, coupez-nous l’huile, on va vite devenir faible.

En passant, si jamais c’est vous qui avez gossé les pyramides, ce serait ben le fun de nous le dire. On se chicane depuis un bon bout à propos de leur construction pis on est ben tanné de se casser la tête à savoir comment ç’a été érigé toute cette patente-là. On n’arrive pas à se s’entendre sur un troisième lien, faque imagine sur de grosses maisons en triangle.

Pis on voudrait savoir aussi si Cléopâtre avait vraiment le même nez que sur les hiéroglyphes. Ce n’est pas clair, je le sais. Des gros dossiers.

Bon, je vais m’arrêter là pour le moment, je sais que ça t’en fait gros à assimiler en peu de temps. Et surtout que tu n’arrives pas de la galaxie d’à côté. Tu dois être crevé ben raide. En même temps, je ne sais même pas si tu dors.

Si jamais tu veux passer à la maison, on se commandera du PFK. Tu vas t’en lécher tes trois gros doigts.

Pour recevoir toutes les chroniques d'Alex Perron, abonnez-vous à notre infolettre, Les débatteurs du samedi.