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Hommage à toutes ces femmes qui ont élevé des enfants, mais aussi des lois, des débats, des espoirs.
La fête des Mères, c’est souvent l’occasion de souligner la tendresse, la dévotion, les petits gestes du quotidien. Mais si on levait les yeux un instant au-delà du cadre familial? Si on regardait celles qui maternent aussi le bien commun, souvent dans l’ombre des caméras?
Ces mères élèvent non seulement des enfants, mais une démocratie.
Ces femmes-là, elles sont précieuses. Pas pour cocher une case de parité ou faire joli sur une affiche. Non. Pour tout ce qu’elles amènent de différent, de nécessaire, de profondément humain dans l’arène politique.
Ces femmes entrées en politique trop souvent par la petite porte qu’on ouvre du bout des doigts, à condition qu’elles ne dérangent pas trop.
Et pourtant, elles sont là. Elles ont insisté. Elles ont persévéré. Elles ont parlé plus fort, plus clair, plus juste.
Elles ont dû faire leur place dans un monde qui leur disait: «Ce n’est pas pour vous.»
Elles ont tenu bon. Pour leurs idées. Pour leurs enfants. Pour nous.
Je pourrais en nommer des centaines, mais en voici quelques-unes qui ont marqué la politique canadienne et québécoise.
Rona Ambrose, première femme à avoir dirigé le Parti conservateur du Canada, a su imposer le respect dans un parti souvent perçu comme une forteresse masculine, en y apportant nuance, leadership et vision. Elle a fait de la lutte contre la violence conjugale un combat personnel.
Sheila Copps, elle, a brassé la cage au Parti libéral du Canada et a forcé bien des conversations inconfortables.
Alexa McDonough a ouvert la voie au NPD à une époque où les femmes en politique étaient l’exception.
Elizabeth May s’est imposée dans un débat trop souvent sourd aux enjeux environnementaux.
Et Kristina Michaud, du Bloc québécois, a démontré qu’on peut être femme, jeune, compétente et incontournable à la fois en politique.
Plus proche de nous, au Québec, nous avons Pauline Marois, celle qui a brisé le plafond de verre, porté à bout de bras, une carrière politique marquée par la patience, la détermination et la ténacité.
Françoise David, de Québec solidaire, a prouvé qu’on peut faire de la politique autrement, avec calme, rigueur et cœur.
Et que dire de Marwah Rizqy au Parti libéral du Québec, jeune mère, député brillante et combative, qui mène de front vie familiale et débat politique avec intelligence, humour et une redoutable capacité d’analyse.
Et à la Coalition avenir Québec, Sonia LeBel incarne ce qu’on attend d’une vraie ministre de la Justice: droite, intègre, articulée. Elle a su imposer le respect, même chez ceux qui ne partagent pas ses idées.
J’ai aussi une pensée pour Marguerite Blais, qui a porté avec émotion et conviction la cause des aînés, rappelant que le politique peut aussi être un espace de compassion.
Toutes ces femmes ont élevé des enfants. Mais aussi des lois. Des débats. Des espoirs.
Elles nous rappellent que la politique n’a pas à être qu’un champ de bataille. Qu’elle peut être aussi un lieu d’écoute et de construction.
Elles ont toutes en commun ce mélange de courage tranquille et de détermination féroce. Elles ont appris à encaisser les commentaires sur leur robe, leur ton, leur rôle de mère, tout en écrivant des lois, en débattant de budgets, en représentant des milliers de citoyens.
MERCI!
Aujourd’hui, à celles qui tiennent à bout de bras un agenda d’élue dans une main et une boîte à lunch dans l’autre: merci.
Merci de ne pas avoir cédé. Merci d’être restées entières, là où tant auraient préféré vous voir discrètes.
Et à celles qui hésitent encore à faire le saut: entre la famille et la politique, entre le confort et le combat, entre le doute et l’élan, sachez qu’on a besoin de vous. Entières. Authentiques. Présentes.
Pas juste pour représenter la moitié de la population. Pour réinventer la manière de gouverner dans les couloirs du pouvoir.
Ce n’est pas qu’un mythe. C’est un fait: quand les femmes investissent le pouvoir, c’est la démocratie qui respire un peu mieux.
Bonne fête des Mères à celles qui tiennent notre démocratie avec la même force qu’elles tiennent une petite main, le matin, en route vers l’école.