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Selon le Journal de Montréal, le nombre est passé de 89 condamnations et 13 acquittements en 2020 à 180 condamnations et 10 acquittements en 2021.
La procureure en chef adjointe aux poursuites criminelles et pénales pour le DPCP, Me Rachelle Pitre, a manuellement dénombré ces statistiques, accompagnée d’une équipe spécialisée dans les dossiers d’agression sexuelle.
«J’ai recensé les dossiers d’une année judiciaire pour mon équipe de procureurs et je suis arrivée avec ces chiffres-là pour appuyer la juste réalité de ce qui se passe à Montréal», a lancé Me Pitre sur les ondes de Noovo Info, mercredi.
«On entend beaucoup de chiffres un peu ici et là qu’on considère, à notre niveau, comme de la désinformation, parce que ce qu’on entend ne correspond pas à ce qu’on vit quotidiennement.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.
Comment peut-on expliquer cette hausse impressionnante de condamnations? Selon Me Pitre, la vague de dénonciations provoquée par le mouvement #MoiAussi «a donné un élan aux victimes de violence sexuelle».
«On ne supporte plus la violence dans la société, on la dénonce, on porte plainte, a-t-elle ajouté. Il y a des enquêtes policières et, ultimement, il y a des condamnations.»
La procureure en chef adjointe a également affirmé que «le nombre de plaintes augmente d’année en année», tout comme les condamnations.
«Il y a une majorité d’accusés qui plaident coupables, a révélé Me Pitre. Il y en a plusieurs qui sont déclarés coupables et c’est une minorité qui est acquittée après le procès.»
Me Rachelle Pitre voit d’un bon œil l’explosion de condamnations pour violence sexuelle en 2021 et croit qu’elle incitera les victimes à faire confiance au système judiciaire.
«Il donne des résultats, il n’est pas figé dans le temps, a-t-elle lancé. On travaille à pied d’œuvre pour mieux accueillir les victimes et leur offrir un accompagnement plus sécuritaire.»
«Le message que ça envoie c’est: “Faites-nous confiance et venez nous voir.”»
La procureure mentionne que ces chiffres doivent convaincre les victimes à dénoncer leur agresseur.
«Ce n’est pas insurmontable de faire face au système de justice, de faire face à un contre-interrogatoire. On n’a pas de garantie à offrir aux victimes, mais la garantie qu’on peut leur dire c’est qu’on va les accompagner dans ce processus-là. Il y a des procureurs, des intervenants et des policiers qui sont formés pour les recevoir et faciliter leur passage à la cour», a-t-elle assuré.
La création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale a de quoi donner espoir aux victimes, puisque sa création pourrait augmenter le nombre de dénonciations et de condamnations.
«Nous, le DPCP, on est un partenaire de premier plan. On est heureux de contribuer aux orientations du système de justice. Et je pense qu’ultimement, l’accompagnement des victimes, c’est la clé pour qu’elles se sentent écoutées et épaulées», conclut Me Rachelle Pitre.