Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, des organismes rappellent que le Québec est encore loin d’atteindre un bilan zéro.
Seulement cette année, la province déplore 15 féminicides.
Le plus récent a eu lieu dans une maison de Saint-Charles-sur-Richelieu, où une mère de famille de 44 ans a été battue à mort le 26 septembre dernier.
Mais les victimes ne se comptent pas qu’en nombre de morts, elles se comptent aussi en nombre de coups, de strangulation et de menaces.
Et pour le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, le nombre de décès est comptabilisé avec le contexte de violence conjugale.
Il y en a eu «un par mois», souligne Louise Riendeau, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
Malgré le nombre, elle estime que le nombre de féminicides s’est toutefois stabilisé depuis la pandémie, où il y a eu une augmentation notable.
«Chaque année, le nombre de plaintes à la police augmente. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, en fait, c'est une bonne nouvelle parce que ça veut dire que les femmes savent qu'elles peuvent porter plainte, savent qu'elles peuvent avoir de l'aide», soutient Mme Riendeau.
Elle espère que la violence faite aux femmes sera un jour éradiqué au Québec, mais soutient que réaliser le tout, le gouvernement doit en faire beaucoup plus.
«Il y a eu effectivement des injections importantes, mais on manque d'argent maintenant pour répondre à la demande qui est plus grande», dit-elle.
Les statistiques sont encore très graves cette année, soutient Nimâ Machouf, épidémiologiste et militante.
«On a besoin d'encore plus de moyens pour faire de l'éducation dans les écoles, pour continuer à accompagner les femmes maintenant, surtout avec la montée de la droite», a-t-elle indiqué en entrevue avec Noovo Info devant la nouvelle exposition d'art public qui a été installée à la place des Montréalaises dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
«Au Canada comme ailleurs dans le monde, les droits des femmes sont encore plus menacés et quand on coupe des budgets, on les coupe où? Pour les services aux femmes souvent…», a ajouté Mme Machouf.
À voir dans la vidéo.
