La violence armée à Laval prend un visage de plus en plus jeune. Selon un portrait dévoilé jeudi par le Service de police de Laval (SPVL), 40 % des dossiers liés aux armes à feu dans la région concernent des adolescents. Une statistique préoccupante qui illustre une tendance lourde, observée depuis quelques années par les enquêteurs.
Selon Karine Ménard, directrice adjointe de la direction des enquêtes criminelles au Service de police de Laval (SPL), plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse.
Recrutement facilité par les réseaux sociaux
L’un des éléments clés: l’usage croissant des médias sociaux, qui facilite le recrutement des jeunes par des réseaux criminels, selon Mme Ménardé Des plateformes comme Snapchat, Telegram et Discord sont utilisées pour des activités comme l’extorsion et servent de canaux de communication entre les membres de gangs.
Les recruteurs, auparavant présents dans les parcs ou à proximité des écoles, utilisent maintenant ces outils numériques pour atteindre directement les adolescents.
Des armes accessibles… en quelques clics
Le SPL observe également une transformation dans l’origine et la nature des armes saisies. Une grande partie provient toujours des États-Unis, mais de nouveaux moyens d’acquisition compliquent le travail des enquêteurs.
«Les armes à feu produites avec des imprimantes 3D, on en voit de plus en plus. Ajoutez à cela la facilité d’acheter des pièces en ligne, et ça devient très difficile à contrôler. Aujourd’hui, en quelques clics, un adolescent peut avoir accès à ce genre de matériel», affirme Mme Ménard.
Prévention et sensibilisation
Face à cette réalité, Mme Ménard insiste sur l’importance de la vigilance parentale.
«Il faut être au courant de l’utilisation de certaines tribunes et entamer un dialogue avec les jeunes»
Elle rappelle également que de nombreux intervenants sociaux sont disponibles à Laval pour accompagner les jeunes à risque.
