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M. Moïse affirme qu'un jour, des collègues seraient allés jusqu’à déboulonner les roues de son véhicule personnel.
«J’ai repris mon fils. On est parti sur la 640. C’est à ce moment-là que je réalisais vraiment que mon véhicule était très instable et démontrait un certain danger. Lorsque je suis revenu le lendemain au bureau, j’en ai fait part à mes supérieurs qui m’ont tout simplement dit de garder ça secret, de rapporter la facture, qu’on allait régler ça à l’interne et de ne pas en faire part aux employés pour ne pas envenimer la situation», a-t-il raconté en entrevue.
Selon Alain Babineau de la Coalition Rouge, sa vie aurait été mise en danger. «Alors, c’est là qu’on voit où l’inaction de gestionnaire peut dégénérer en quelque chose d’excessivement sérieux», a-t-il dit en entrevue.
Bien qu'on lui a remboursé sa facture de réparation, l'employé ne digère toujours pas ce traumatisme. Il a fini par porter plainte, 15 ans plus tard, au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour qu’on fasse la lumière sur cette affaire.
«J’ai parlé avec l'un des hauts dirigeants du SPVM et d’ailleurs c’est lui qui m’a conseillé de venir porter plainte», a expliqué M. Moïse.
Pourtant, ce n’est pas le seul employé de la Ville à avoir subi du racisme. En 2022, un total de 102 personnes racisées ont dénoncé des situations à l'administration. Et, ce n'est que récemment que ces cas ont commencé à être étudiés.
«Suivant les allégations de racisme parues dans Le Devoir la semaine dernière, la Direction générale nous demande de recenser les dossiers qui ont eu lieu au cours de l’année 2022 dans les services et arrondissements concernant les plaintes», a fait savoir la Direction des ressources humaines par courriel.
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Pour la Coalition Rouge, ce n'est que la pointe de l'iceberg. «J’ai reçu cinq à six nouvelles plaintes d’employés jusqu’à hier», a ajouté M. Babineau de la Coalition Rouge.
Alors que l'administration de Valérie Plante promet d'instaurer un guichet unique pour rapporter les plaintes d'ici l'été, l'opposition officielle dénonce son inaction face aux problèmes.
«Ça n’a pas été pris au sérieux», a soutenu Abdhelhaq Sari, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique et de lutte au racisme. «Pour moi, c'est de la relation publique ce qu'elle est en train de faire. C’est un guichet unique qui cache un labyrinthe»
Voyez le reportage de Véronique Dubé ci-contre.