L'intelligence artificielle (IA) représente des pertes de revenus énormes, voire même d'emplois. Une illustratrice de la région de Montréal montre d'ailleurs le Festival d'été de Québec (FEQ) du doigt, alors que les organisateurs ont eu recours à l'IA pour leurs publications.
«Ce qui est difficile dans l'IA, c'est que ça vient se nourrir d'oeuvres déjà existantes sans rétribuer les artistes, a déploré Aurore Juin. L'IA utilise tout notre travail, tous nos cerveaux pour recracher des images.»
Mme Juin ajoute que ce phénomène a un impact énorme sur le portefeuille des artistes.

L’Association Illustration Québec, dont fait partie madame Juin et qui regroupe près de 300 membres, ajoute ne pas être réfractaire aux avancées technologiques. Elle dit toutefois vouloir faire comprendre les enjeux des artistes, en l’absence d’un encadrement transparent et respectueux envers eux.
De son côté, le FEQ a répondu notamment ceci en réponse aux critiques sur les réseaux sociaux:
«L’IA a été utilisée comme un outil parmi d’autres, un soutien technique, pour appuyer une démarche créative déjà en place. La campagne a été développée en collaboration avec l’équipe de Cossette, qui a travaillé les textures, les images et les détails», indique-t-on.
L’organisation ajoute qu’à chaque année, elle travaille avec des dizaines d’artistes du milieu culturel.
Cette réponse ne satisfait toutefois pas les principaux intéressés.
Mme Juin aimerait que les organisations constatent que l'IA fait mal aux artistes et tentent de trouver des solutions.
Illustration Québec a déjà communiqué avec d’autres organisations dans le passé, dont certaines se sont engagées à ne plus utiliser l’IA.
Le FEQ répond
Alors que la FEQ avait répondu à notre demande d'entrevue, l'organisation a finalement répondu par courriel comprendre «la sensibilité qui entoure l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine artistique».
«Notre intention n’a jamais été de minimiser la valeur du travail des artistes, ni de chercher à le remplacer. L’outil d’intelligence artificielle utilisé a servi à soutenir un processus créatif déjà bien établi — jamais à se substituer à la vision, à la voix ou au talent d’un·e artiste. L’exercice repose avant tout sur une idée forte, une direction artistique claire, et une exécution humaine», indique-t-on.
«Nous sommes conscients que l’intelligence artificielle soulève des questions éthiques légitimes, et nous croyons que ces discussions doivent avoir lieu de façon ouverte, structurée et collective.»
À voir dans la vidéo.

