Justice

Une nouvelle loi permettra de freiner le partage de photos intimes sans consentement

Quelqu’un qui partage une photo intime d’une personne sans son consentement pourrait recevoir une amende allant entre 500$ et 5000$.

Publié

Une nouvelle loi permettra de freiner le partage de photos intimes sans consentement Une nouvelle loi permettra de freiner le partage de photos intimes sans consentement

Une nouvelle loi, qui est entrée en vigueur mercredi, pourrait aider à freiner le partage de photos intimes sans consentement.

Dorénavant, quelqu’un qui partage une photo intime d’une personne sans son consentement pourrait recevoir une amende allant entre 500$ et 5000$.

La nouvelle loi 73 facilitera notamment les recours pour les victimes pour retirer les photos partagées en ligne.

Les victimes peuvent maintenant utiliser un formulaire en ligne qui se trouve sur le site du ministère de la Justice. Un juge pourra par la suite émettre rapidement une ordonnance pour empêcher le partage de la photo.

Il s'agit d'une excellente initiative, selon Me Samantra Di Done, avocate spécialisée en droit criminel et en droit de la jeunesse.

«C’est extraordinaire. Il y a des années, des clients venaient nous voir pour essayer de faire enlever des photos intimes et c'était très long et très difficile de le faire enlever, parce qu'il fallait qu'on suive une procédure civile», explique-t-elle en entrevue avec Noovo Info.

Les mineurs de 14 ans et plus pourront également avoir accès au système de justice rapidement.

«Ils peuvent faire une demande puis obtenir une ordonnance pour faire retirer la photo sur les réseaux sociaux», rapporte Me Di Done, ajoutant que le partage de photo intime peut avoir des impacts «dévastateurs et durables» pour les jeunes victimes.

Selon, Me Di Done, le partage de photos intimes est un fléau présentement dans les écoles et le projet de loi permettra de répondre au problème.

«L'application efficace de cette loi va dépendre réellement de la connaissance des victimes des droits qu'ils ont maintenant, puis aussi de la collaboration des sites d'hébergement, notamment les différents réseaux sociaux à répondre à ces ordonnances rapidement et enlever les photos», ajoute-t-elle.

Un projet de loi qui arrive à point, alors qu'une nouvelle étude réalisée par des chercheuses de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), vient confirmer que les mythes et stéréotypes liés au consentement sexuel sont encore bien présents au Québec.

Les résultats montrent que, face au consentement sexuel, les femmes sont plus nombreuses à exprimer des attitudes positives, tandis que les hommes ont davantage des positions moins favorables. 

On apprend aussi qu'une majorité d'hommes ne rejettent pas totalement l'idée qu'une femme qui initie des baisers ou des caresses ne devrait pas être surprise si un homme en conclut qu’elle veut avoir une relation sexuelle.

«On ne peut pas dire avec les données qu'on a, qu'il n'y a pas de culture du viol au Québec parce qu'une majorité de la population ne rejette pas des croyances qui sont erronées et qui sont préjudiciables pour la population et particulièrement les victimes», indique Karine Baril, professeure au département de psychoéducation et de psychologie à l’UQO.

Les auteurs de cette étude sont unanimes il faut davantage de sensibilisation auprès des jeunes en lien avec le consentement sexuel.

Avec des informations de La Presse canadienne

À voir dans la vidéo.

Laurie Gervais

Laurie Gervais

Journaliste

Marie-Michelle Lauzon

Marie-Michelle Lauzon

Vidéojournaliste