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Yann Maever Soh Djomegne, âgé de 23 ans, fait face à 13 chefs d’accusation. Selon le récit des autorités, l’accusé aurait voulu à deux reprises contraindre le gérant de cette entreprise d’exportation située dans l’ouest de la ville à mettre des véhicules sans aucun numéro de série dans des conteneurs pour les envoyer à l’extérieur du pays.
La première tentative d’extorsion a eu lieu le 31 juillet 2023. La seconde, deux jours plus tard.
M. Maever Soh Djomegne aurait menacé d’incendier le local de la compagnie avec l’aide de trois autres individus.
Toujours selon la version des autorités, le gérant aurait résisté aux menaces avant d’être frappé par les malfaiteurs. Lors de l’altercation, l’un d’eux aurait brandi une arme à feu pour tenter d’intimider le propriétaire.
Le gérant est en mesure de quitter les lieux et de contacter la police. Les présumés voleurs se sauvent de la scène, sans allumer d’incendie, mais réussissent tout de même à dérober deux VUS.
La police, à l'aide de différents témoignages, a été en mesure d'identifier M. Maever Soh Djomegne et après trois mois d'enquête, de lui mettre la main au collet.
C'est lors de son incarcération juste après son arrestation que l'accusé aurait révélé à un agent d'infiltration de nombreux éléments incriminants, notamment le profit qu'il faisait par voiture volée ou la Corvette dont il venait de dérober quelques jours, avant qu'on lui passe les menottes. C'est en fonction de ces informations que le DPCP s'est entre autres basé pour monter le dossier contre l'accusé.
Le hic, c'est que les policiers auraient omis de respecter le droit de l’accusé à parler avec un avocat avant de le placer en cellule…avec un agent d’infiltration. Plusieurs révélations effectuées auprès de l'agent d'infiltration pourraient donc être exclues des procédures judiciaires.
«La démarche d’avoir un agent d’infiltration n’est pas problématique. Mais lorsque mon client est détenu et que le droit à un avocat de mon client est suspendu, et qu’on profite de cette suspension-là pour aller chercher d’autres éléments de preuves [...] Je pense que c’est là qu’on dépasse la ligne», a expliqué Me El Turaby, avocat de la défense dans ce dossier.
«Dans un éventuel procès, on peut demander une requête pour exclusion de la preuve en demandant au juge d’exclure la déclaration que mon client aurait faite à l’agent d’infiltration en raison du non-respect de ses droits qui sont garantis par la chartre», précise l'avocat.
C'est en mars prochain que l'on devrait en savoir plus sur cette affaire judiciaire puisque la date du procès devant juge seul devrait être annoncée.
Yann Maever Soh Djomegne demeure détenu depuis son arrestation.
Il s’agit d’un individu connu des policiers pour des vols de véhicules, bris de conditions, et pour des dossiers de fraude de type faux représentant visant des personnes âgées. Il était également recherché par la police d’Ottawa.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.