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Cette réforme du système de santé québécois annoncée par Christian Dubé, qui veut garantir l’accès à un médecin de famille à tous les Québécois, démoralise grandement les effectifs sur le terrain, a déploré la Dre Myriam Savaria, directrice médicale du groupe de médecins de famille du CLSC de Hochelaga-Maisonneuve.
Dévoilant la situation sur le terrain à Noovo Info, on explique que le nouveau projet de loi forcera l’équipe du CLSC à accueillir 16 000 nouveaux patients. Une tâche tout simplement impossible, selon Dre Savaria, alors que les médecins refusent déjà à contrecœur de nombreux patients.
«Si on ne m’offre pas de moyens, ce sont des cibles inaccessibles. C’est démoralisant ce qui se passe», a-t-elle lancé lundi.
Alors que le projet de loi vise également à lier une partie de la rémunération des médecins à des objectifs de performance, des médecins se disent épuisés de se faire traiter de «paresseux».
«Le médecin paresseux, il n’est pas ici. Cette personne, je ne l’ai jamais rencontrée. Elle est dans les chiffres que le gouvernement décide de prendre.»
«Le corps médical est épuisé de se faire dévaloriser, dénigrer publiquement alors que nous sommes des êtres humains au service de la population québécoise», a ajouté Dre Savaria.
Selon elle, les enjeux administratifs devraient plutôt être montrés du doigt.
«C’est un message commun de désespoir. La machine ne fonctionne pas.»
Le groupe de médecins du CLSC dit déjà devoir prendre des patients au sans rendez-vous tout en étant privés d’infirmière.
Chose certaine, le centre hospitalier devra se doter de physiothérapeutes, de travailleurs sociaux et de psychologues s’il souhaite faire face à des milliers de patients supplémentaires.
De son côté, le cabinet de la Santé a indiqué par courriel que «les changements demandés visent au contraire à améliorer l'accès aux soins, notamment pour les patients vulnérables, le projet de loi l’indique noir sur blanc». On souligne également le fait qu'«il n'est pas normal que 1,5 million de Québécois ne soient pas pris en charge» et que plus de la moitié de ce nombre sont des patients vulnérables.
Le projet de loi 106 a été déposé le 8 mai dernier. Les consultations vont commencer mardi à Québec, soit à quelques jours de fin de la session parlementaire.