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C’est de cette manière que Ludovic, un jeune adolescent ayant une déficience intellectuelle légère, décrit son expérience de pèlerinage en autobus de la maison à l’école.
L’adepte de soccer est l’une des premières personnes à avoir testé le programme métropolitain-mobilité inclusive, une initiative mise sur pied par nul autre que sa mère Julie Cadieux, conseillère milieux associatifs à la Société des transports de Montréal (STM). «Le premier trajet qu’il a fait seul en toute autonomie, les étoiles et la fierté qu’il avait dans les yeux», raconte Mme Cadieux, en référence à son fils.
Voyez le reportage de François Breton-Champigny dans la vidéo liée à l'article.
C’est d’ailleurs dans son rôle de mère que l’ébauche du programme a pris forme. «On est arrivé à un moment où Ludovic pouvait être autonome en transports en commun et j’ai amené l’idée à mon équipe.»
Le programme d’apprentissage pour les personnes avec des limitations fonctionnelles se décline en deux volets. D’abord, un module de formation en groupe, puis un «entraînement» individuel sur le terrain avec un entraîneur, où l’apprenant choisit un trajet sur lequel il souhaite se pratiquer. «Pour le moment, nous avons des partenariats avec des établissements scolaires et des centres de formation pour adultes. Le programme n’est pas ouvert aux individus qui voudraient s’inscrire en date d’aujourd’hui», explique l’employée de la STM.
Le projet est d’ailleurs une initiative métropolitaine qui regroupe plusieurs organisations de transports, telles que la STM, la STL, le RTL, l'ARTM, exo et le REM.
Bien qu’il salue l’initiative, le directeur général du Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA Montréal) Serge Poulin a encore des questions sur le déploiement de celui-ci. «Si on veut que le programme Mobilité-Inclusive fonctionne, il va falloir que les municipalités investissent afin de réaliser des aménagements en prenant compte des requis pour les rendre fonctionnels et surtout, sécuritaires.»
S’il prend son exemple d’une personne vivant avec un handicap visuel, monsieur Poulin estime que des arrêts d’autobus situés près pistes cyclables sont un non-sens et carrément dangereux. Ce genre de situations devraient être corrigées, selon lui. «J’ai peur que cela crée un frein à un bon projet comme celui-ci éventuellement», conclut-il.