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Un laboratoire de Québec réussit un exploit pour changer la vie des grands brûlés

Pour un enfant, c'est une technique qui peut changer grandement sa vie.

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Un laboratoire de Québec réussit à créer de la peau pour aider les grands brûlés Un laboratoire de Québec réussit à créer de la peau pour aider les grands brûlés

Les chercheurs du laboratoire LOEX, situé dans le secteur de l’hôpital Enfant-Jésus à Québec, travaillent à améliorer la qualité de vie des grands brûlés grâce à leur culture de peau.

Le laboratoire a réussi à produire de la peau à partir d’échantillons aussi petits qu’une pièce de 2 $. Une technique qui permet aux patients d’éviter d’avoir des cicatrices reliées à la greffe de peau, mais qui permet aussi aux patients de grandir avec cette peau.

Pour un enfant, c'est une technique qui peut changer grandement sa vie. Un père de deux jumelles a notamment témoigné aux chercheuses l'impact positif que l’opération a eu sur la vie de l'une d'elles qui a été brûlée sur le torse.

Normalement, les médecins auraient pris des greffes de peau sur ses bras et ses jambes, ce qui aurait créé des cicatrices, mais la famille a décidé d’attendre de recevoir la peau créée par le laboratoire LOEX.

«Cette patiente-là est retournée à l'école et elle n'est pas stigmatisée parce qu'elle a des cicatrices partout», raconte Véronique Moulin, professeure et chercheuse au laboratoire LOEX.

Notons que cette méthode peut également venir en aide aux personnes qui ont des brûlures sur plus de 50% de leur corps, puisque les techniques d’autogreffes ne sont pas adaptées pour ces patients.

Construire de la peau

Pour réussir à créer de la peau en laboratoire, les chercheurs ont inventé une technique «d’auto-assemblage».

«On isole les cellules pour les mettre dans des flacons pour les cultiver et les cellules se multiplient. Et avec ça, on peut reconstruire un épiderme», explique Lucie Germain, professeure et chercheuse du laboratoire LOEX.

Grâce à cette façon de faire, les chercheurs sont capables de reconstruire le derme et l’épiderme.

«Les cellules du derme sécrètent leur matrice et produisent un tissu qu'on peut manipuler», ajoute Mme Germain.

Annuellement, le laboratoire peut produire de 20 à 30 greffes dont la superficie de chacune représente environ une fois et demie la taille d’une page d’un cahier de notes standard.

Les chercheuses rencontrées par Noovo Info espèrent un jour avoir de nouveaux laboratoires pour permettre d'étendre la technique, notamment du côté des États-Unis. En attendant, plusieurs améliorations peuvent encore être apportées, notamment au niveau de la pigmentation de la peau créée, et l’addition des glandes.

Le laboratoire souhaite également étendre leur invention à d’autres organes du corps humain.

«On fait la cornée et il y a beaucoup de tissus qu'on voudrait reconstruire en laboratoire», souligne Mme Germain.

Maintenant que l'essai clinique est complété, un suivi reste encore à faire jusqu'à l'évaluation finale de Santé Canada.

À voir dans la vidéo.