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« Manuel de la vie sauvage » est une réflexion sur les dérives d’entrepreneurs du milieu technologie. Les gens ne verront pas la pièce en tant que telle, mais une version de la réalisatrice et scénariste québécoise Anne Émond comme l’explique Jean-Philippe Baril Guérard.
« Ce que le théâtre a voulu faire, c’est de confier à Anne Émond le mandat de représenter son impression de la pièce, ce qu’elle a ressenti. Ce n’est pas une captation exacte. Nous n’avons pas placé une caméra dans le théâtre, un soir de représentation. Anne Émond a refait une mise en scène à partir des éléments qui étaient là, avec la distribution et les décors. Le tout s’est tourné sur 3 jours, sur la scène de Duceppe. C’est une expérience différente, mais c’est fidèle à l’original. »
Pour Jean-Philippe Baril Guérard et son équipe, il s’agit d’un baume de présenter une version numérique de « Manuel de la vie sauvage » au public alors que les projets d’exporter la pièce de théâtre dans divers pays sont sur pause en raison de la pandémie de la COVID-19.
« La décision a été prise avec Duceppe alors qu’on ne s’imaginait pas qu’il y aurait un resserrement des règles sanitaires. L’idée est née quand ils ont créé « L’amour est un dumpling » en 2020 en format numérique. Les gens de Duceppe ont aimé le concept, le tout a permis de faire circuler une pièce sans sortir l’argent nécessaire pour une tournée, on sait que faire une tournée ça coûte très cher, surtout cette pièce-là, il y a une distribution de 9 personnes. Moi je trouve ça vraiment le fun que mes œuvres circulent. J’ai des gens d’Angleterre, de France, de Belgique qui m’écrivent. Ils n’auraient jamais vu la production et là ils vont pouvoir y avoir accès. »
Les restrictions sanitaires en lien avec la COVID-19 ont mis beaucoup d’artisans au chômage et beaucoup de productions sont sur la glace. La situation est loin d’être évidente pour le milieu culturel. Malgré tout, Jean-Philippe Baril Guérard estime que les artistes sont résilients.
« Ce n’est pas le fun. Les gens ont l’impression de vivre un jour de la marmotte. Ils comprennent la nécessité d’appliquer ces mesures-là, c’est juste qu’on dirait qu’on ne voit pas le bout, on ne sait pas quand ça va se terminer. Le fait que ce soit décider à la dernière minute, c’est très frustrant. Je pense que de matière générale les gens sont résignés. J’ai un laboratoire de création qui devrait avoir lieu en mars devant public. Est-ce que ça va se passer ? Je ne sais pas. Je dirais que je me suis habitué depuis 2020 à ne rien tenir pour acquis et prendre les choses comme elles viennent. Parfois des "shows" seront annulés, parfois d’autres vont jouer. Un jour à la fois. »