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Le Sober September (Septembre sobre, en français), s’ajoute aux plus populaires Dry January, au défi 28 jours sans alcool de février et à Octsober (un mot-valise entre octobre et sobre en anglais). Preuve que la tendance est bien réelle, 17% des Québécois disent vouloir faire un défi sans alcool.
Cette proportion est encore plus élevée chez les plus jeunes de moins de 35 ans: elle se situe à 24%, selon un sondage mené par l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) en 2022.
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«Les mouvements sans alcool sont de plus en plus populaires, ce qui est une excellente nouvelle. Les gens viennent repenser leur relation à l’alcool», célèbre Marianne Dessureault, chargée de projet alcool pour l’ASPQ. « Pendant ces périodes, aussi courtes soient-elles, les gens prennent conscience qu’il est vraiment possible d’avoir du plaisir entre amis et amies, en famille.»
De son côté, la Société des alcools du Québec (SAQ) a observé une hausse de 40% de ses ventes «en litres» des produits faibles en alcool (<0,5% vol.). Malgré cette hausse, les boissons faibles en alcool représentent seulement 0,2% des ventes totales de la SAQ, pour un total de plus de 8,5 M$.
Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) a rendu public son projet d’actualisation des «Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada» lundi. On insiste qu’avec les nouvelles données scientifiques, boire six verres et plus, homme ou femme, représente un risque «élevé» sur la santé.
De son côté, Marianne Dessureault rappelle qu’au cœur de la stratégie pour réduire les impacts de l’alcool, c’est l’encadrement étatique qui prime.
«C’est la santé publique qui aide la population à faire des choix éclairés», souligne-t-elle.
D’autant plus que les impacts sur le système de santé sont bien réels : l’alcool coûte 3 milliards de dollars au Québec (pensons aux accidents, cancers et autres maladies).
Le Japon, dans une campagne surprenante qui a fait le tour du monde, encourage ses jeunes à boire de l’alcool. Face à la dette grandissante du pays du soleil levant, le gouvernement japonais souhaite stimuler la vente d’alcool chez les 20-39 ans pour renflouer les coffres de l’État.
Cette situation vient rappeler que les gouvernements dépendent souvent des profits engendrés par les taxes sur les produits alcoolisés. Le Québec n’échappe pas à la situation, puisque la SAQ, la société d’État chargée de la vente d’alcool, verse en redevance 1,93 milliard $ en 2021, ce qui inclut les taxes perçues.
Voyez le reportage d'Anaïs Elboujdaini ci-contre.
«D’un côté, on nous dit que l’alcool doit être consommé avec modération», estime le professeur en économie appliquée à HEC Montréal, Robert Gagné. « Il doit se faire promoteur des saines habitudes de vie, mais qui en même temps, opère une chaîne de magasins dont l’objectif est de faire des profits, parce que ces profits sont versés à l’État.»
Or, l’Association, quant à elle, croit qu’une société gouvernementale pour gérer la vente d’alcool est souhaitable sur le plan de la santé publique.
Toujours est-il que les ventes de produits sans alcool, qu’elles soient par la SAQ ou ailleurs, sont une corde supplémentaire à l’arc de la sobriété, le temps d’un défi d’un mois, ou pour ceux qui cherchent à tout simplement réduire leur consommation.
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